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Centrafrique : petits arrangements entre bandits
Mercredi 29 juin, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur la multinationale française Castel.
Ce géant du vin et de la boisson est accusé de complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en Centrafrique.
L’ONG américaine The Sentry a révélé que la Sucrerie africaine de Centrafrique, filiale de Castel, a recouru depuis 2016 à l’UPC, une bande armée connue pour terroriser la population centrafricaine. Elle voulait sécuriser son usine et ses champs de canne à sucre situés à Ngakobo, à 400 kilomètres à l’est de Bangui. Moyennant des financements, l’entretien de leurs véhicules et la fourniture de carburant, les bandits de l’UPC veillaient à « protéger le monopole de la société ». Ses deux chefs auraient reçu en cinq ans 260 000 dollars, sans compter les cadeaux en nature.
En 2017, le cimentier Lafarge avait été épinglé pour avoir versé 13 millions d’euros à al-Qaida puis à Daech, afin de maintenir l’activité de sa cimenterie au nord-est de la Syrie.
Ces capitalistes font en privé et en petit ce que leur classe fait en grand avec les États : entretenir l’exploitation dans l’ex-domaine colonial en utilisant des bandes armées, avec ou sans uniforme.