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Leur société
Choose France : les patrons traités royalement
Comme chaque année, Macron déroule le tapis rouge de Versailles à des grands patrons internationaux, leur offre de l’argent public et prétend qu’ils créeront ainsi quelques emplois. La cinquième édition l’opération Choose France a donc commencé le 11 juillet en présence de 180 patrons.
Le site de l’Élysée vante le bilan de Macron auprès des multinationales : baisse de l’impôt sur les sociétés de 35 à 25 %, suppression de 20 milliards d’euros sur les impôts dits de production, pérennisation du crédit impôt-recherche, transformation des dizaines de milliards du CICE en baisse de cotisations patronales. S’y ajoutent « un cadre simplifié pour le licenciement économique », « davantage de flexibilité », « la réforme de l’Assurance chômage » et la baisse des aides aux demandeurs d’emploi. Voilà ce qu’a réclamé et obtenu le grand patronat avec son chantage permanent à l’emploi, se faisant prier pour exploiter les travailleurs ici plutôt qu’ailleurs.
Sous prétexte d’une ré-industrialisation dont la réalité est difficilement perceptible, même à la loupe, l’argent public sert ainsi à financer 5 à 10 % du coût des projets mis en valeur par Choose France.
Ces investissements créent-ils des emplois ? Si oui, très peu. Selon l’Élysée, la multinationale hollandaise AkzoNobel prévoit d’investir dans deux sites de production, en Ariège et dans l’Oise : ce qui ne créerait pas plus de 35 emplois, si toutefois ils voient tous le jour et si quelques créations ne cachent pas autant sinon plus de suppressions. Il y a aussi les 100 emplois promis par Trenitalia, qui opére sur le réseau ferré en France, et qui se retrouvent dans la rubrique « investissement ». Mais combien de milliers d’emplois sont supprimés pendant ce temps par la SNCF, sous prétexte de concurrence ?
L’Élysée met en avant quatorze annonces exceptionnelles de cette cinquième édition avec « des investissements de 6,7 milliards d’euros et la création de 4 000 emplois pérennes ». Si c’est vrai, avec un emploi pour 1,7 million d’euros, cela ne fait que démontrer l’absurdité complète du capitalisme moderne, système malade qui ne survit que soutenu à bout de bras par l’État.