Ehpad Orpea – Chartres : contre la provocation du patron08/06/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/06/P15-1_Orpea_Chartres_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ehpad Orpea – Chartres : contre la provocation du patron

Le 3 juin, les salariés de l’Ehpad Orpea Les Jardins de Chartres se sont mis en grève, comme un certain nombre d’autres établissements du groupe à l’échelle du pays.

Illustration - contre la provocation du patron

Les banderoles accrochées aux grilles sont vues par de nombreux automobilistes, dont beaucoup klaxonnent en signe de solidarité.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été l’annonce par la direction de la suppression cette année de la prime d’intéressement, soit environ 750 euros, alors que le groupe ne cesse depuis des années de s’enrichir, sans doute en détournant délibérément des fonds publics. Mais les raisons de la colère sont multiples : le sous-effectif chronique, la maltraitance institutionnalisée, le rationnement sur tout (nourriture, protections pour ceux qui en ont besoin, médicaments), le mépris des directions. Ainsi le personnel réclame depuis des mois une collation la nuit pour les quelques résidents qui en feraient la demande... sans réponse de la direction.

Afin d’assurer tout de même un minimum de bien-être aux résidents, le personnel en est à partager ses repas avec eux. L’Ehpad a aussi fonctionné pendant des mois sans direction, un directeur basé à Orléans passant simplement une fois par semaine. Ce qui prouve d’ailleurs que le personnel est tout à fait capable de faire tourner l’Ehpad tout seul.

La direction a mouillé sa chemise pour s’opposer à la grève en menaçant les non-titulaires de ne plus les réembaucher si elles rejoignaient le mouvement, et en disant aux titulaires : « Pensez aux résidents. » Elles ont répondu que justement, en faisant grève, elles ne pensent qu’à eux.

Elles réclament des effectifs et des moyens suffisants pour prendre en charge les résidents correctement, des formations pour les non-titulaires – car le métier de soignant ne s’improvise pas, il s’apprend – et une juste rémunération de leur travail. À l’intérieur de l’établissement, les titulaires en grève et les non-titulaires portant un badge « soutien à la grève », laissent exploser leur colère, soutenus par les résidents et leurs familles.

La force des salariés, c’est leur capacité à s’organiser pour défendre leurs intérêts mais également les intérêts de ceux qui ne peuvent plus se défendre. La vieillesse ne doit pas être une source de profit.

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