- Accueil
- Lutte ouvrière n°2810
- Riches et pauvres : où est la vraie limite ?
Leur société
Riches et pauvres : où est la vraie limite ?
D’après une enquête de l’Observatoire des inégalités, 4,5 millions de Français, soit 7 % de la population, peuvent être considérés comme « riches » car ils gagnent plus de 3 673 euros net par mois.
Cela montre avant tout que 93 % de la population gagne moins. Plus de 55 % de travailleurs salariés vivent même avec moins de 2 000 euros net par mois. Mais, surtout, la catégorie de ceux que l’Observatoire des inégalités considère comme riches sert à cacher le vrai scandale de la société. Mettre en effet dans le même panier les petits patrons, les travailleurs moins mal payés que sont par exemple une partie des cadres et des ingénieurs, et l’infime minorité de la population que constituent les capitalistes ne rime à rien.
Si les travailleurs subissent de plein fouet la crise, les licenciements, l’inflation et les salaires de misère, ce n’est pas parce qu’une partie de la population vit avec plus de 3 000 euros par mois. Mais parce que les capitalistes, qui constituent moins de 0,01 % de la population, possèdent les banques et les grandes entreprises et exploitent l’ensemble des travailleurs. Ce sont les Bolloré, Bouygues, Peugeot, Mulliez, Dassault, etc. Le plus riche d’entre eux, Bernard Arnault, est à la tête du plus grand trust mondial du luxe, le groupe LVMH. Sa fortune personnelle est évaluée à près de 150 milliards d’euros et il lui faut seulement deux minutes pour gagner… 3 673 euros. La fortune indécente des capitalistes vient du fait qu’ils possèdent ces grandes entreprises. Cela leur permet de voler les richesses créées par les travailleurs, que ceux-ci soient payés plus ou moins de 3 600 euros… Cela leur permet aussi d’exercer leur dictature sur toute la société, en décidant qui va travailler, dans quelles conditions, à quel salaire, quelles entreprises vont fermer, etc., avec la seule et unique préoccupation de faire toujours plus de profits.
La vraie division n’est donc pas entre ceux qui gagnent plus de 3 673 euros et les autres. Elle est entre les capitalistes et l’immense majorité de la population que sont les travailleurs salariés.
Quant aux petits patrons, dont certains peuvent avoir des revenus inférieurs à 3 673 euros, s’ils vivent eux aussi du travail de leurs salariés, ils sont également écrasés par les capitalistes. D’ailleurs, d’après la même enquête, le nombre de personnes gagnant davantage que cette somme a diminué de plus de 700 000 en dix ans : une preuve de plus que les capitalistes ont fait exploser leur fortune en attaquant toutes les catégories de travailleurs et même les petits patrons.
La vraie division est entre l’immense majorité qui crée les richesses et l’infime minorité qui les vole.