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Leur société
Retraites : Macron annonce la couleur !
À une semaine des élections, Macron enfourche son cheval de bataille préféré : s’en prendre aux retraites en allongeant le temps de cotisation. Il a ainsi affirmé dans un journal régional que cette réforme entrerait en vigueur dès l’été 2023, sans rien dire de précis sur son contenu ni sur l’âge de départ à la retraite, à 64 ou 65 ans.
Mais Macron affiche sa détermination pour montrer à l’électorat de droite qu’il sera droit dans ses bottes et qu’il est le meilleur chevalier pour attaquer le monde du travail envers et contre tous. En cela, il exauce les vœux du grand patronat qui, en la personne de Roux de Bézieux, déclarait encore le 21 mai dernier : « Je ne dirais pas que rehausser l’âge de la retraite est l’urgence des urgences mais il faut le faire. On est l’un des pays en Europe qui travaillent le moins dans la durée de la vie, or c’est la quantité de travail qui crée la richesse. » Au fond, cela revient à reconnaître que seul le monde du travail en crée, mais que le patronat veut de moins en moins contribuer à le payer.
Le patron des patrons sait bien que la plupart des salariés seront licenciés ou épuisés bien avant 65 ans. Cette réforme va diminuer drastiquement le montant des retraites et peser sur les revenus de l’ensemble des salariés parce que nombre de travailleurs âgés, repoussés des entreprises, accepteront à terme des salaires de misère ! Roux de Bézieux a d’ailleurs l’audace de prétendre qu’une telle réforme permettra d’investir dans l’école ou dans la défense. Que cela puisse servir à terme les profits de Dassault ou de Thales est sûrement vrai mais cet argent n’ira certainement pas aux services utiles à la population.
La seule vérité venue de la Première ministre, Élisabeth Borne, est quand elle a fait part de son inquiétude en disant vouloir que cette réforme soit menée « sans que cela tourne au bras de fer ».
La dernière tentative de réforme des retraites de Macron s’était heurtée à l’opposition résolue des cheminots, des salariés de la RATP et de bien d’autres travailleurs, et il avait déjà dû remballer une fois son projet. Il faut donc souhaiter au contraire que le bras de fer ait bien lieu et que le monde du travail mette le gouvernement KO.