Bangladesh : encore une explosion mortelle08/06/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/06/2810.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Bangladesh : encore une explosion mortelle

Un incendie, suivi d’une explosion, s’est produit le 4 juin dans un dépôt situé à une quarantaine de kilomètres du port de Chittagong, au Bangladesh. 49 ouvriers et pompiers sont morts, trois cents autres personnes ont été blessées.

BM Container depot, société bangla-néerlandaise employant 600 travailleurs, sto­ckait entre autres 4 000 bidons de peroxyde d’hydrogène, ainsi que des conteneurs de vêtements destinés à l’exportation. Selon un responsable de la caserne de pompiers qui a tenté d’arrêter le feu, le site ne possédait pas de plan de sécurité anti-­incendie, à peine quelques extincteurs. Le nombre de victimes a été d’autant plus élevé que la présence de produits chimiques dangereux n’était pas signalée : s’ils avaient été prévenus, les pompiers seraient intervenus plus efficacement. Mais là n’était pas la préoccupation des patrons de l’entrepôt, dont l’un des dirigeants est un haut responsable local du parti au pouvoir, la Ligue Awami.

De telles catastrophes sont fréquentes dans ce pays pauvre où les industriels du monde entier font fabriquer et donc stocker leurs produits pour des salaires très bas, ce qui leur assure automatiquement des profits importants.

Pour ne citer que quelques tragiques exemples, il y a moins d’un an, en juillet 2021, l’incendie survenu dans une usine alimentaire détenue par Hashem Food and Beverage avait causé la mort de plus de 50 ouvriers, dont des enfants : la porte du bâtiment, verrouillée, avait empêché leur fuite. En 2019, au moins soixante-dix autres personnes étaient mortes dans l’incendie d’immeubles d’habitation de Dacca, où étaient également entreposés des produits chimiques. En 2013, l’usine textile de Rana Plaza s’était effondrée, tuant près de 1 200 ouvriers. Quelques règles de sécurité minimum avaient ensuite été imposées dans l’industrie textile, mais pas dans les autres secteurs industriels du pays, et encore moins dans le secteur du traitement des déchets toxiques et vieux navires pollués venus du monde entier.

Un crime de plus à inscrire au compte d’un système capitaliste assassin !

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