Mairie de Tours : contre le sous-effectif dans les écoles27/10/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/10/_P15-1_Tours_Manif_ATSEM_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mairie de Tours : contre le sous-effectif dans les écoles

Mardi 19 octobre, une bonne partie des 400 Atsem et agents d’entretien, essentiellement des femmes, travaillant dans les écoles maternelles et primaires de la ville de Tours se sont mises en grève.

Illustration - contre  le sous-effectif dans les écoles

Dès neuf heures, elles se sont retrouvées dans la cour de la mairie avec sifflets, klaxons et autres instruments bruyants. Si elles étaient 120 dans la cour de la mairie, le nombre de grévistes était plus élevé : plus de la moitié des cantines scolaires de la ville étaient fermées ce jour-là.

Dans ce service, comme dans beaucoup d’autres, les problèmes d’effectifs et de charge de travail existent depuis des années. Mais, avec le Covid et l’application des mesures sanitaires, la situation s’est considérablement aggravée. De nombreuses collègues épuisées ont dû s’arrêter et n’ont pas été remplacées, le travail retombe sur celles qui restent, entraînant de nouveaux arrêts de travail. Dans beaucoup d’écoles, il manque une, deux ou trois personnes.

Depuis les élections municipales de 2020, la ville est gérée par le maire écologiste, Emmanuel Denis, à la tête d’un rassemblement EELV, PS, PC, LFI. Dans un tract de campagne s’adressant aux employés de la mairie, ces élus promettaient d’être particulièrement à l’écoute des agents territoriaux. Mais depuis le début, leur politique est la même que celle des autres municipalités : faire des économies sur le dos des salariés.

Cinq jours avant la grève, la direction du service et la municipalité ont convoqué une réunion au cours de laquelle elles ont reconnu qu’il manquait 36 personnes dans le service, près de 10 % des effectifs, pour annoncer le recrutement de… dix personnes ! La veille de la grève, le nombre de recrutements annoncés passait à vingt-sept. Ça ne faisait toujours pas le compte.

Le 19 octobre au matin, devant le joyeux tintamarre dans la cour de la mairie, le directeur du service est venu rapidement proposer qu’une délégation de cinq ou six personnes soit reçue par des élus. La proposition a été rejetée bruyamment. Les manifestantes voulaient des explications des élus, devant tout le monde.

La municipalité a fini par craquer, proposant un rendez-vous à midi dans la grande salle de l’hôtel de ville. Elle a même accepté de payer deux heures pour que tout le monde puisse assister à cette entrevue, y compris celles qui avaient prévu de ne faire que la ­demi-journée de grève.

À midi, près de 100 personnes ont profité de la présence des élus pour raconter leurs difficiles conditions de travail, les efforts épuisants qu’il faut déployer tous les jours pour accueillir, malgré tout, les élèves dans les meilleures conditions possibles. Les élus n’avaient pas grand-chose à dire. Ils se sont contentés de répéter leurs engagements de la veille.

Bien qu’insuffisants, ces premiers résultats sont à mettre à l’actif de la mobilisation. Et, puisque la pression n’a pas été assez forte cette fois-ci, il faudra une pression plus importante la prochaine fois. Dans bien des services, les problèmes d’effectifs sont les mêmes, en particulier dans les Ehpad qui ont fait grève trois semaines auparavant. Les travailleuses n’ont pas dit leur dernier mot. Elles ont prévu de se revoir après les vacances.

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