Travailleurs sans papiers : "On bosse ici, on vit ici,on reste ici !"27/10/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/10/_P6-2_Sans-papiers_Belleville_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C22%2C800%2C472_crop_detail.jpg

Leur société

Travailleurs sans papiers : "On bosse ici, on vit ici,on reste ici !"

À l’initiative de militants de la CGT, plusieurs centaines de travailleurs sans papiers de la région parisienne ont démarré, le 25 octobre, une grève pour obtenir leur régularisation.

Illustration - "On bosse ici, on vit ici,on reste ici !"

Plongeurs dans des restaurants, livreurs à domicile, agents de sécurité, manutentionnaires dans la logistique, ouvriers du bâtiment, éboueurs ou agents dans le nettoyage, des dizaines de milliers de travailleurs sans papiers occupent ces emplois très durs et mal payés. Ces femmes et ces hommes travaillent pour de grandes enseignes, comme Monoprix ou le café Marly du Louvre, en intérim pour des grands groupes, Eiffage, Bouygues ou Vinci dans le BTP, Chronopost ou Fedex dans la logistique, pour des sociétés d’intérim bien connues, Manpower, Adequat ou encore pour des entreprises en délégation de service public, comme la Sepur qui collecte les ordures en Île-de-France.

Comme ils l’écrivent dans leur tract, diffusé par la CGT : « Nous faisons partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays et nous ne devons être ni méprisés ni ignorés. Nous créons des richesses et du développement comme nos collègues. » Contrairement aux insanités répétées par les Zemmour, Le Pen et tant d’autres ennemis des travailleurs, ils sont parfaitement intégrés. Ils vivent en France depuis cinq, dix, quinze ans. Ils versent des cotisations pour les caisses de la Sécurité sociale sans pouvoir en bénéficier pleinement. Parce qu’ils n’ont pas de titre de séjour, ils subissent plus que d’autres le chantage et l’arbitraire de leurs patrons : postes plus difficiles, payes réduites, précarité permanente, pas d’accès au chômage partiel... Depuis 18 mois, ils ont doublement subi les périodes de confinement, en perdant leur emploi sans la moindre indemnité pour beaucoup ou, à l’inverse, en continuant d’assurer des tâches vitales, sans protection, menacés autant par le Covid que par les contrôles policiers.

À plusieurs reprises ces dernières années, des travailleurs sans papiers se sont mobilisés et mis en grève pour arracher leur régularisation. Le 30 mai 2020, le confinement à peine terminé, plusieurs milliers d’entre eux avaient organisé des marches de la solidarité dans plusieurs villes, pour afficher au grand jour, malgré les risques, leur refus de se laisser exploiter.

Ceux qui se sont organisés pour obtenir des papiers et qui démarrent aujourd’hui la lutte doivent trouver la solidarité et le soutien de tous les travailleurs. « Notre combat, c’est le vôtre, celui de tous les travailleurs pour de meilleures conditions de travail », écrivent-ils dans leur tract. Ils ont entièrement raison. Laisser patronat et gouvernement faciliter leur exploitation en refusant de les régulariser, les laisser leur imposer des horaires à rallonge pour des salaires de misère, c’est les laisser nous diviser et affaiblir notre camp. Régularisation de tous les sans-papiers !

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