- Accueil
- Lutte ouvrière n°2778
- Hôpitaux : la crise s’aggrave
Dans les entreprises
Hôpitaux : la crise s’aggrave
Selon les dires du ministre de la Santé, Véran, « on assiste à une tendance à la hausse, à une petite poussée » des contaminations de coronavirus en France et en Europe. Toutefois, il n’y aurait pas « d’augmentation des hospitalisations », a-t-il ajouté, se voulant rassurant.
Heureusement, car les hôpitaux sont encore moins prêts à y faire face qu’au début de l’épidémie ! Le « quoi qu’il en coûte » ne s’est jamais appliqué aux hôpitaux et au système de santé publique.
Dix-huit mois après le début de la crise sanitaire, le pays compte 20% de lits d’hospitalisation de moins qu’auparavant. Le gouvernement a continué sa politique criminelle de réorganisation et restructuration des services hospitaliers, supprimant 5 700 lits l’an dernier, au moment où les urgences et les réanimations étaient débordées de patients gravement atteints par l’épidémie.
Les travailleurs hospitaliers ressentent un ras-le-bol qui conduit certains à démissionner pour ne plus avoir à courir sans cesse d’un patient à un autre, à être contraints de travailler les nuits et les week-ends, à revenir à l’hôpital sur leurs repos pour pallier le sous-effectif permanent, etc. Le coup de pouce du gouvernement aux salaires, dans le cadre du Ségur de la santé, a été bien trop faible pour compenser des années de dégradation des conditions de travail.
Avec des moyens financiers complètement sous-dimensionnés, les gestionnaires des hôpitaux sont incapables d’attirer de jeunes soignants pour combler les trous que laissent ceux qui sont usés par des années de galère quotidienne. Pire encore, en suspendant les soignants non vaccinés, le gouvernement a écarté de leurs postes des milliers de salariés qui voulaient pourtant continuer à travailler à l’hôpital. Il en résulte des fermetures temporaires de lits qui prennent de plus en plus d’ampleur et amènent à la catastrophe actuelle.
Il est urgent que, par-dessus la tête des irresponsables qui prétendent s’occuper de la santé publique, les travailleurs imposent de prendre sur les profits des plus gros capitalistes – en premier ceux des Big Pharma qui s’engraissent sur le budget de la Sécurité sociale – pour financer le système hospitalier à hauteur des besoins de la population.