Une agression antiouvrière05/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2753.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une agression antiouvrière

À la fin de la manifestation du 1er mai à Paris, plusieurs dizaines de manifestants se sont attaqués au cortège de la CGT, avec jets de pavés sur les camionnettes, insultes racistes et homophobes. Des militants de la CGT ont été tabassés. Vingt-et-un d’entre eux ont été blessés, dont quatre ont dû être hospitalisés.

Des heurts entre casseurs et militants syndicaux se sont également produits lors de la manifestation du 1er mai à Lyon où, aux militants CGT de chez Deliveroo qui les interpellaient sur les risques que leurs actions faisaient prendre à des livreurs sans papiers, les casseurs ont répondu qu’ils n’en avaient rien à faire. Quelles que soient les motivations et idées de ceux qui ont perpétré l’agression contre la CGT, qu’ils se réclament des black-blocs, des gilets jaunes ou autres, celle-ci est odieuse.

La CGT s’est vu reprocher de collaborer avec la police. Le slogan « CGT collabo » a été tagué sur une camionnette du syndicat, accusé de n’être pas intervenu pour défendre les manifestants qui s’affrontaient avec les CRS le long du cortège et même de « balancer » des gilets jaunes.

Il y a bien des choses à reprocher à la politique des dirigeants syndicaux de la CGT, et d’autres syndicats, à laquelle d’ailleurs nombre de leurs militants n’adhèrent pas forcément : leur réformisme, leur abandon d’une politique de classe offensive. Une opposition venant du camp des travailleurs, de ceux qui pensent que l’ennemi est la classe capitaliste et les bandes armées qui défendent ses intérêts, CRS, police, armée, est légitime. Mais ce n’est pas ce type d’opposition que ces agresseurs de la CGT expriment. Ils se réfugient derrière une pseudo radicalité selon laquelle manifester ne servirait à rien. Il faudrait « passer à l’action » en se livrant à des attaques contre la police ou à des bris de vitrines de banques ou des commerces de luxe. Ceux qui ne se retrouveraient pas dans ces actions ne mériteraient que d’être considérés comme des ennemis, voire des « collabos ».

Parmi ces manifestants qui ont exprimé leurs « critiques » vis-à-vis de la CGT à coups de barres de fer, il a pu se trouver des militants d’extrême droite, ceux-ci cherchant à se renforcer au travers de telles actions contre tout ce qui s’apparente au mouvement ouvrier organisé. Mais, même si cela n’était pas le cas, ceux qui ont participé à cette agression, qu’ils en aient conscience ou pas, se sont placés du même côté de la barrière que ceux, politiciens, partis d’extrême droite, qu’anime une haine farouche du monde ouvrier. Ils se sont aussi placés du même côté que ces commentateurs, invités régulièrement dans les médias, qui ne ratent aucune occasion pour dénigrer les grèves, les manifestations et les syndicats, et dont la propagande renforce les courants les plus réactionnaires prêts à passer à l’action.

Les militants de Lutte ouvrière qui étaient eux aussi présents dans les manifestations du 1er mai se sentent entièrement solidaires des militants de la CGT agressés.

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