Sénégal : colère contre les coupures d’eau05/05/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/05/2753.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sénégal : colère contre les coupures d’eau

Dans le numéro de mai de leur mensuel Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) relatent la mobilisation dans les quartiers pauvres de Dakar contre les coupures d’eau.

Des habitants de Niary Tally et de Bene Tally, quartiers populaires de Dakar, excédés par des coupures d’eau, sont sortis dans la rue pour crier leur colère contre l’État qui est incapable de mettre fin à leur calvaire.

Ce sont les femmes de ces quartiers qui ont été à l’initiative de cette action. Elles ont bloqué des rues en brandissant des bidons et des bassines vides. Elles en ont assez de ne pas avoir accès à l’eau courante alors que les factures d’eau sont de plus en plus salées. L’eau du robinet est coupée de 6 heures à 22 heures. Il faut veiller très tard dans la nuit ou bien se lever très tôt le matin pour remplir des bassines, sinon il faut se déplacer assez loin de son domicile pour s’approvisionner aux robinets publics, où l’eau est payante. Non seulement il faut faire la queue sous le soleil et en pleine chaleur, puis il faut débourser la somme de 50 francs (0,076 euro) pour une bassine de 20 litres et ensuite la transporter sur la tête jusqu’à chez soi. Sachant qu’une famille consomme plusieurs bassines d’eau par jour, cela représente beaucoup d’argent et beaucoup de sueur.

Comme par hasard, l’eau est revenue à peu près normalement à la suite de la manifestation, mais deux jours après elle a été de nouveau coupée… jusqu’au prochain coup de colère !

La question de l’eau, comme celle de l’électricité, se pose depuis des décennies. La pénurie est due à la vétusté des infrastructures existantes mais aussi à l’incapacité du gouvernement d’anticiper sur la demande d’une population de plus en plus nombreuse, surtout dans la capitale et dans les grandes villes. Ce sont surtout les quartiers pauvres qui subissent ces coupures. De nombreuses émeutes ont éclaté il y a quelques années sur cette question, des promesses ont été faites par les autorités publiques, mais on en est toujours au même point. Qui sème le vent récoltera la tempête.

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