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- Lutte ouvrière n°2753
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Dans les entreprises
Bricorama – Troyes : “ S’unir pour ne pas subir ! ”
Vendredi 30 avril, 25 salariés du magasin Bricorama de Saint-André-les-Vergers, dans l’agglomération de Troyes, se sont mis en grève. Il ne restait quasiment plus que des CDD et des intérimaires dans le magasin.
N’ayant ni tradition de lutte ni contact avec un syndicat, mais encouragés par la récente grève dans le Brico Dépôt voisin du groupe Kingfisher sur les mêmes revendications, les salariés de Bricorama avaient prévenu la direction par courrier. Ils feraient grève le vendredi, veille du 1er mai, pour obtenir le rétablissement des primes d’intéressement et de participation, le versement d’une prime Macron et l’augmentation des salaires.
Tout cela dans un contexte où les conditions de travail ont été aggravées sous prétexte du Covid. Le magasin est maintenu ouvert de douze à quatorze heures sans aucune embauche, charge de travail plus lourde avec la montée en flèche des ventes de matériel de bricolage. Les énormes bénéfices engrangés depuis une année justifiaient le slogan « ITM se gave, les salariés en bavent ».
En effet le groupe ITM, dit des Mousquetaires, qui contrôle Conforama, se porte très bien. Alors, la suppression de primes tandis que les salaires sont au plus bas (1 200 euros net au bout de dix, quinze ou vingt ans d’ancienneté), ajoutée au fait de rester bloqués toujours au même poste, ne pouvait pas passer sans réaction.
Vendredi 30 avril, la clientèle nombreuse, attirée par la promotion d’un bon d’achat de 15 euros tous les 100 euros d’achats, était accueillie par un piquet dynamique dont les banderoles et panneaux proclamaient : « En grève – Non à la suppression de la participation – Non à la baisse de notre pouvoir d’achat. » Ce piquet, à l’entrée du parking le matin puis sur la bretelle d’accès, a provoqué de gros embouteillages, et le manque de personnel, notamment aux caisses, a entraîné de longues files d’attente à l’intérieur du magasin.
Chacun des grévistes était fier d’avoir su résister aux pressions de la direction, qui avait convoqué dans la semaine tous les signataires, d’avoir obtenu l’aide de la CGT, créé des liens avec des militants locaux, tous convaincus par le mot d’ordre : « Tous touchés – Tous concernés – Tous mobilisés – Ça ne fait que commencer… »