Vendredi 30 octobre, les conducteurs qui acheminent les trains Corail du chantier de Masséna à la gare d’Austerlitz se sont mis en grève reconductible pour demander 200 euros d’augmentation par mois et une prime de 600 euros en compensation de l’effort collectif demandé cet été, dû à la crise sanitaire mais surtout au sous-effectif.

Depuis plusieurs années, le sous-effectif a plusieurs conséquences. D’abord, la dégradation des conditions de travail s’est accentuée, avec des refus de congé, des repos décalés… De plus, comme il n’y a pratiquement pas d’embauches, il n’y a plus de formation pour devenir conducteur de ligne, ce qui supprime toute perspective d’évolution salariale.

Le 30 octobre, malgré le confinement, plus de 80 % des conducteurs de manœuvre, sur un effectif de 68, étaient en grève. Vu la mobilisation, la direction s’est déplacée sur le site pour les rencontrer, dans le but de « discuter sans pression », et a proposé une réunion avec les délégués syndicaux. La grève a été votée jusqu’au lundi, puis reconduite en attente de la réunion du mardi 3 novembre.

Avec le confinement, la direction a par ailleurs modifié son plan de transport et supprimé 75 % des trains Corail, limitant ainsi les effets de la grève. Le mardi, elle a réuni les délégués, en vidéo et sur place. Les agents de manœuvre présents ont envahi la salle de réunion et la direction a annoncé l’embauche de six agents supplémentaires, mais rien sur les primes et augmentations de salaire demandées. Les conducteurs, pas démoralisés, se disent prêts à reprendre la grève dès que le trafic reprendra.