Pologne : les femmes en lutte04/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2727.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pologne : les femmes en lutte

La colère continue de se manifester en Pologne, suite à la décision du gouvernement polonais, le 22 octobre, de déclarer non constitutionnelle l’une des trois possibilités d’avorter, celle bénéficiant aux femmes enceintes d’un fœtus présentant des malformations graves et irréversibles.

Il ne restera donc plus, comme cas permettant d’avorter, que le viol, l’inceste, ou un risque de décès de la mère durant la grossesse. Mercredi 28 octobre, une journée de grève a été très suivie, et les manifestations ont rassemblé 460 000 personnes. Vendredi 30 octobre, une manifestation de 100 000 personnes a eu lieu à Varsovie. Il est notable que la colère touche aussi de petites villes, même dans les régions de l’est et du sud, plus rurales et conservatrices, où le PiS, le parti réactionnaire au pouvoir, a traditionnellement de bons résultats. À plusieurs reprises, les manifestations s’en sont prises à des églises, où des graffitis ont été inscrits, voire où des manifestants ont pénétré avec des pancartes.

C’est à juste titre que les manifestants désignent l’Église comme responsable de cette décision, car celle de Pologne est une des plus réactionnaires qui soient, déversant des discours hystériques sur les femmes qui avortent, mais aussi celles qui utilisent la contraception, celles qui divorcent, etc. Lorsque le pape a récemment envisagé de reconnaître l’union civile pour les couples homosexuels, l’épiscopat polonais a déclaré que les prises de position du pape ne correspondaient pas à la doctrine de l’Église.

À la suite de ces irruptions dans les églises, et surtout de ce mouvement de protestation massif, le vieux dirigeant du PiS, Kaczynski, récemment promu vice-Premier ministre, a déclaré qu’il s’agissait « d’une attaque ayant pour but de détruire la Pologne ». Ses termes, « c’est la guerre », sont aussi ceux des slogans que manifestantes et manifestants clament dans les rues. Et il n’est pas dit que ce gouvernement réactionnaire gagne cette épreuve de force.

Partager