Loups gris : une dissolution en trompe l’œil04/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2727.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loups gris : une dissolution en trompe l’œil

Mercredi 4 novembre, Castex et Darmanin devaient dissoudre les Loups gris, un groupe d’extrême droite turc, après des manifestations violentes dans la région de Lyon et à Dijon visant la communauté arménienne.

Depuis cet été, des groupes de 50 à 250 hommes d’origine turque, arborant le signe de ralliement des Loups gris, sont venus agresser à plusieurs reprises des rassemblements proarméniens. Le 28 octobre à Décines, dans la banlieue de Lyon, un monument commémorant le génocide arménien de 1915-1916 a été recouvert des sigles « RTE », pour Recep Tayyip Erdogan, et « Loup gris ».

Le même jour, une rixe violente avait opposé des manifestants pro-Arménie, près de Vienne en Isère, et des Turcs de passage, favorables à l’engagement d’Erdogan au côté de l’Azerbaïdjan. En soirée, un défilé pro-Erdogan et pro-islam, avec bâtons et gros pétards, avait lieu à Décines, puis le lendemain encore à Dijon.

La reprise de la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie est utilisée par les organisations nationalistes, arméniennes ou turques, pour essayer de mobiliser ce qu’ils estiment être leur communauté. Les déclarations d’Erdogan contre Macron, après les derniers attentats et réactions antimusulmanes qui ont suivi en France, attisent un peu plus les tensions.

Les Loups gris est le nom sous lequel est connue l’association de jeunesse du MHP, le Parti d’action nationaliste allié à l’AKP d’Erdogan. Ils ont été responsables, dans les années 1970-80, de l’assassinat de centaines, sinon de milliers de militants ouvriers, communistes ou de gauche, dans cette période où les travailleurs de Turquie étaient très mobilisés, ou encore de militants kurdes. Aujourd’hui, sous couvert d’activités culturelles, ils participent à la surveillance et l’encadrement, pour le compte du gouvernement turc, des travailleurs d’origine turque dans les pays où ils ont émigré.

La dissolution des Loups gris par le gouvernement Macron n’empêchera pas ces nervis réactionnaires et fascisants de prospérer, d’autant qu’il s’agit pour le gouvernement français, d’un geste dans son bras de fer avec Erdogan.

Combattre la propagande fascisante des Loups gris ne peut être le fait que des travailleurs conscients, c’est-à-dire internationalistes, qu’ils soient turcs ou non.

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