Carrefour-Bio c’Bon : c’est bon surtout pour les actionnaires04/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2727.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Carrefour-Bio c’Bon : c’est bon surtout pour les actionnaires

Après sa mise en redressement judiciaire début septembre, l’enseigne de produits alimentaires Bio c’ Bon vient d’être reprise par le groupe Carrefour.

Si la chaîne bio était bien en faillite, elle a suscité très rapidement les convoitises non seulement de ses concurrents directs, Biocoop et La Vie Claire, mais aussi de plusieurs enseignes de la grande distribution, à savoir Auchan, Casino et Carrefour, auxquels s’est ajouté le principal actionnaire de la chaîne de surgelés Picard.

Car, pour les capitalistes de la grande distribution, le bio c’est en effet tout bon. Ils couvrent déjà, à eux seuls, près de la moitié du chiffre d’affaires réalisé dans le bio. C’est un marché dont les ventes sont en augmentation de 20 % par an depuis plusieurs années déjà, et où les marges bénéficiaires sont en moyenne plus du double de celles réalisées sur les produits classiques. Autrement dit : plus les produits sont diététiques, plus les marges sont grasses. Reprendre, à la barre du tribunal de commerce, une enseigne avec 122 magasins est pour les rapaces de la grande distribution tout simplement une aubaine.

Pas étonnant donc que les candidats à la reprise se soient succédé devant les juges. Le tribunal a finalement choisi Carrefour. L’enseigne est déjà en possession d’une trentaine de magasins sous enseigne Carrefour Bio, en plus de ses rayons bio dans ses hypers et autres surfaces. Depuis 2019, Carrefour a déjà racheté 27 magasins bio d’enseignes régionales, tout en supprimant dans le même temps plusieurs milliers d’emplois dans ses magasins, bases logistiques et sièges sociaux.

1 037 travailleurs de Bio c’Bon, sur 1 350 encore à l’effectif, ont ainsi appris qu’ils seraient repris ou reclassés. Ils étaient près de 1 500 fin août, juste avant la mise en redressement judiciaire. C’est dire que, face à leurs futurs exploiteurs, ils ne peuvent compter que sur leur propre mobilisation et celle des travailleurs du groupe Carrefour pour préserver leurs emplois et leurs salaires.

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