Lundi 2 novembre, au collège Arche-Guédon de Torcy, en Seine-et-Marne, 27 enseignants sont passés outre le refus de l’inspection académique et se sont retrouvés de 8 h 30 à 10 h 30, pour réfléchir à la façon d’aborder l’horreur de l’attentat avec les élèves, mais aussi pour élaborer un nouveau protocole sanitaire. Des parents d’élèves ont envoyé des messages de soutien.

Ces deux heures d’échange étaient indispensables. Tout le monde est secoué par l’assassinat de Samuel Paty, qui enseignait au collège au début des années 2 000 ; et tout le monde est inquiet pour sa santé et celle de ses proches.

La deuxième heure a été consacrée à élaborer collectivement un nouveau protocole : une salle par classe et récréations décalées, pour éviter le brassage de 25 classes à chaque heure, lingettes désinfectantes, distribution de deux masques par jour, davantage de surveillants pour rendre possible ce protocole… Quand la principale a repris le discours officiel selon lequel les élèves seraient « moins contaminants puisque leurs parents sont désormais en télétravail », certains ont relevé le mensonge : les parents d’élèves sont aides-soignants, éboueurs, agents d’entretien, caissières, livreurs, ouvriers… c’est-à-dire des travailleurs en première ligne face au Covid. Devant la menace de droit de retrait ou de grève pour le lendemain, la direction a fait son possible pour que le nouveau protocole entre en vigueur dès le lendemain matin.