BNP Paribas : crise et spéculation sont les mamelles de la finance04/11/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/11/2727.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

BNP Paribas : crise et spéculation sont les mamelles de la finance

La banque BNP Paribas vient d’annoncer que son résultat net du troisième trimestre se montait à 1,9 milliard d’euros. Son conseil d’administration a affirmé son intention de verser des dividendes aux actionnaires cette année.

Ce résultat s’additionne au 1,3 milliard du premier trimestre et aux 2,3 du second. Certes, ces chiffres sont un peu en recul sur ceux de 2019, mais pas le produit net bancaire, c’est-à-dire l’équivalent de la valeur ajoutée, qui a légèrement augmenté de 0,6 % sur les trois trimestres.

En même temps, comme ses concurrents, BNP Paribas a procédé à des suppressions d’emplois. Cette contribution à la hausse du chômage, qu’elle appelle joliment « transformation digitale », lui permet de baisser ses frais de gestion de presque 3 % cette année, en comparaison des trois premiers trimestres de 2019.

L’aggravation brutale de la crise économique et les incertitudes qu’elle fait peser sur l’avenir ont même offert à BNP Paribas un terrain encore plus vaste pour ses activités spéculatives. En un an, ses paris sur les variations de taux de change entre monnaies, ou sur les cours des matières premières, lui ont rapporté 36 % de plus.

La tendance à une spéculation accrue, pour compenser les hoquets et trous d’air de l’économie, se retrouve chez les grandes banques américaines. La volatilité des cours de Bourse a permis à Morgan Stanley d’augmenter la profitabilité de cette activité d’un quart en un an. Goldman Sachs l’a quasiment doublée.

Sous l’effet de la crise, le capitalisme accentue son aspect financier. Loin d’être une issue à la catastrophe économique, que payent durement les classes populaires, c’est un pas en avant vers le gouffre.

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