Paracétamol : une relocalisation, prétexte pour réclamer des aides

24 Juin 2020

Lors de sa visite chez Sanofi-Pasteur à Marcy-l’Étoile (Rhône) le 16 juin, Macron a parlé de relocaliser en France la production de paracétamol.

Cette molécule est à la base de nombreux médicaments très consommés, tels que le doliprane, le dafalgan ou l’efferalgan, et les besoins ne manquent pas.

Mais sa fabrication est soumise à la loi du profit et aux rapports de force entre capitalistes : les puissants industriels de la pharmacie comme Sanofi ou Upsa cherchent à l’acheter le moins cher possible, et les fabricants des principes actifs veulent aussi dégager des bénéfices.

En 2008, le groupe Rhodia avait fermé la dernière unité de production de paracétamol située à Roussillon, dans l’Isère, en supprimant 45 emplois sur le site et autant d’emplois indirects. Pour être rentable, l’atelier vieillissant aurait exigé des investissements, les prix du paracétamol étant trop bas, et les dirigeants espéraient, en fermant des capacités de production, faire monter les prix de vente du paracétamol qu’ils produisaient en Chine.

Aujourd’hui, les patrons de la chimie, comme l’entreprise Seqens qui a racheté l’activité aspirine de Rhodia, voient dans ce débat sur la relocalisation l’occasion de négocier des aides de l’État pour financer leurs investissements et leur recherche. Les arguments de souveraineté nationale avancés par divers politiques ne font que servir de prétexte à de nouvelles aides publiques pour grossir les profits privés.

Correspondant LO