5 décembre : le RN toujours avec le patronat27/11/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/11/2678.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

5 décembre : le RN toujours avec le patronat

Marine Le Pen a déclaré qu’elle soutient sans réserve les manifestations du 5 décembre contre l’attaque sur les retraites et que, dans celles-ci, « il y aura sûrement des responsables du Rassemblement national (RN) ».

Il n’en a pas fallu plus pour que certains médias disent que le RN avait changé et appelait à rejoindre la contestation sociale.

Il ne faut pas s’y tromper ! Pour bien se démarquer des travailleurs qui veulent lutter avec leurs armes de classe, Le Pen s’est en effet empressée de dire que le projet de réquisition des grévistes avancé par le sénateur de droite Bruno Retailleau, sous prétexte de créer un « droit aux transports publics garanti », n’était pas « quelque chose de honteux ». Dans le même temps, un des ténors du RN, Louis Alliot, s’est clairement prononcé contre les grèves et les manifestations.

Cela n’est contradictoire qu’en apparence. Le RN est un parti fondamentalement antiouvrier, hostile aux grèves, aux organisations ouvrières et aux travailleurs qui relèvent la tête.

Pour arriver au pouvoir, le RN fait mine de s’apitoyer sur le sort des classes populaires, pour gagner leurs suffrages. Conscient de la popularité croissante de la grève du 5 décembre dans le monde ouvrier, il estime utile de ne pas trop s’en démarquer et de critiquer Macron, en proposant même la retraite à 60 ans, alors que son programme a été longtemps de la porter à 65 ans.

Mais, en même temps, le RN doit montrer patte blanche aux capitalistes, dans l’objectif de parvenir un jour à gérer leurs affaires. Sur les retraites, il focalise ses attaques sur Macron, qu’il accuse de ne pas créer d’emplois, qui alimenteraient pourtant le budget des caisses de retraite. Mais jamais il ne s’attaque au grand patronat, qui est pourtant le principal responsable du chômage. Au contraire, le RN avance l’idée de créer des zones franches, c’est-à-dire des zones où les patrons profitent encore plus d’exonérations de cotisations sociales. Pour le Pen et le RN, les profits sont sacro-saints et c’est pourquoi ils restent toujours férocement hostiles aux augmentations du smic et des salaires.

Le RN n’a pas exercé le pouvoir mais, dans les exercices de l’illusion électorale et du grand écart politicien, il ne craint personne.

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