Des effets catastrophiques

06 Novembre 2019

Depuis le 1er novembre, pour avoir droit à une indemnisation, le salarié privé d’emploi doit avoir travaillé six mois sur une période de 24 mois (au lieu de quatre mois sur 28 mois jusque-là).

Puis pour « recharger » ses droits, c’est-à-dire faire prolonger sa période d’indemnisation, il devra travailler de nouveau six mois sans interruption (au lieu d’un mois auparavant). Ses droits à indemnisation seront alors prolongés d’une durée égale à celle des périodes travaillées.

Enfin, au 1er avril prochain, le calcul du montant de l’indemnisation des chômeurs va changer. Jusque-là il était égal à 57 % de l’ancien salaire brut, avec un taux minimum garanti. Les douze derniers mois de salaire servaient de référence et les périodes non travaillées n’entraient pas en ligne de compte. Le salaire de ces périodes non-travaillées était reconstitué et les congés maternité, maladies, accidents ou périodes de chômage partiel étaient considérés comme ayant été travaillés normalement.

À partir du 1er avril, les douze derniers mois seront pris en compte en y incluant uniquement les jours réellement travaillés. Les autres périodes ne seront pas reconstituées mais considérées comme des absences, qui diminueront d’autant le montant de l’indemnisation.

Pour un travailleur précaire enchaînant des périodes de travail avec des périodes de chômage, le montant de l’indemnité pourra baisser de façon drastique.

Au total, ces deux mesures indignes risquent de jeter dans la misère des milliers de travailleurs et de chômeurs.

Paul SOREL