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Flixbus : sécurité et profits ne font pas bon ménage
Le 3 novembre, un car affrété par Flixbus s’est spectaculairement renversé sur l’autoroute A1 dans la Somme, faisant trente-trois blessés dont quatre graves. Le 6 octobre, le car d’une ligne internationale Flixbus avait aussi eu un accident occasionnant un mort et dix-sept blessés. Alors que des enquêtes sont en cours sur les causes de ces drames, ils soulèvent la question des conditions de travail des chauffeurs.
Favorisé par Macron, ministre des Finances de Hollande en 2015, le marché des transports par car s’est considérablement développé. À la fin de l’année en cours, on estime que ces bus auront transporté plus de 10 millions de passagers en France, attirés par les prix bas comparés à ceux en hausse du transport ferroviaire.
Flixbus, qui est présent dans 29 pays, se partage le marché hexagonal avec Blablabus. Ces deux mastodontes ont racheté leurs concurrents et il s’agit pour eux de rentabiliser leurs lignes.
Flixbus ne possède en propre aucun autocar. Il vend des billets au public, garde de 25 à 30 % de ces recettes et fait transporter les voyageurs par des compagnies de cars qui sont ses sous-traitants. Flixbus ne manque pas de mentionner ce fait à chaque accident pour atténuer sa responsabilité. Il n’empêche que la guerre des prix qu’il livre à ses concurrents se traduit par une pression sur les conducteurs des bus.
Ces chauffeurs sont en première ligne quand les passagers sont mécontents, quand ils subissent les conséquences des retards, des toilettes non nettoyées pour cause de rotations incessantes, d’aires d’attente dépourvues d’abri contre la pluie, etc.
Des chauffeurs se plaignent aussi de ne pas être payés en heures supplémentaires en cas de retard au terminus de leur ligne, d’être logés dans des chambres d’hôtel trop minables pour bien se reposer entre deux voyages loin de chez eux, de successions de voyages de jour puis de nuit qui dérèglent leur sommeil et donc atténuent leur vigilance au volant.
Bien sûr, Flixbus renvoie la responsabilité à ses sous-traitants. Ces conditions de travail augmentent évidemment les risques d’accident de la route. Mais la priorité de Flixbus est la rentabilité.