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Leur société
Violences conjugales : pas grand-chose dans le Grenelle
Le gouvernement dévoilera fin novembre, au cours d’une séance pompeusement baptisée le Grenelle des violences faites aux femmes, quelles sont les mesures qu’il compte retenir. Mais Schiappa s’est déjà exprimée sur celles qui ont sa préférence.
Ces mesures consistent à confisquer son arme à feu à un homme violent dès la première plainte de sa compagne ; améliorer l’accueil des femmes qui osent pousser la porte d’un commissariat ; lever le secret médical pour permettre aux personnels soignants de signaler un cas de violence. La plupart de ces propositions semblent tomber sous le sens. Elles ont d’ailleurs été avancées depuis longtemps par les associations féministes.
D’après le Haut conseil à l’égalité (HCE), cela coûterait entre 500 millions et un milliard d’euros par an. Or le gouvernement ne prévoit que 79 millions d’euros pour la lutte contre les violences faites aux femmes.
D’autre part, les mesures mises en avant par la secrétaire d’État ont toutes en commun d’être des mesures en aval des violences, jamais en amont. Comme le remarque la fondatrice d’Osez le féminisme : « C’est comme si, en termes de sécurité routière, on ne se focalisait que sur les dédommagements des victimes. »
Il est significatif qu’une seule mesure retenue par Schiappa concerne le sort des femmes dans les entreprises et s’adresse aux employeurs. Pour Schiappa, il ne s’agit pas de combattre les bas salaires et les contrats précaires, qui mettent les femmes en situation de dépendre matériellement d’un conjoint violent et rendent impossible la séparation. Pas du tout. Il s’agit seulement de demander à l’employeur d’accorder aux victimes… des autorisations d’absence. Tout un symbole !
Dans cette société basée sur l’exploitation et sur l’oppression, l’État n’est là que pour accompagner et perpétuer la violence et l’injustice sociales. Pour se défendre et se protéger contre les violences conjugales, ce n’est pas sur lui que les femmes pourront compter.