La Redoute – Nord : menacé de sanction pour une clémentine13/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2576.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Redoute – Nord : menacé de sanction pour une clémentine

À Wattrelos, au Quai 30, l’usine logistique de La Redoute où les commandes sont préparées et envoyées aux clients, la vie des salariés est de plus en plus contrôlée dans le but d’augmenter au maximum la productivité.

La direction et la hiérarchie aux ordres voudraient imposer une discipline de caserne : ainsi, il est interdit de téléphoner, déconseillé de parler à son voisin, mal vu d’aller aux toilettes trop longtemps et interdit de manger quoi que ce soit au poste de travail.

Ainsi un travailleur, délégué du personnel, a été convoqué à un entretien en vue d’une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Au départ, il se demandait quelle pouvait être la raison de cette convocation. La seule remarque récente de son agent de maîtrise était que, lors d’une panne, il avait mangé une clémentine, assis sur un banc. La pelure étant restée à côté de lui, l’agent de maîtrise avait donc la preuve du « délit ».

Cela semblait léger comme motif ! Les travailleurs de son équipe, prévenus de la convocation, ont décidé de débrayer au moment de l’entretien. Et c’est à 80, c’est-à-dire les trois quarts des présents de l’équipe, que le résultat de l’entretien était attendu. C’est sous les huées qu’a été accueillie l’annonce du « délit ». Il s’agissait bien de pelure de clémentine.

La hiérarchie ne s’attendait pas à ce débrayage très majoritaire et faisait la tête, à la grande satisfaction des présents. Ces derniers ne veulent pas laisser passer ce qui ressemble au harcèlement d’un délégué combatif. Car il est évident que la direction veut faire un exemple pour faire peur à tous.

Au siège à Roubaix, où la pression monte aussi pour travailler toujours plus, il est encore possible de grignoter, de discuter et d’aller aux toilettes librement. De nombreux salariés ont été profondément choqués du traitement infligé à leurs collègues du Quai 30. Certains ont brandi des clémentines au passage des délégués du site et ont même proposé de faire des photos d’eux en train de manger.

Une pétition va être lancée dans toutes les équipes et au siège pour dénoncer ces brimades.

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