Gemalto : contre les suppressions de postes13/12/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/12/2576.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gemalto : contre les suppressions de postes

Le 12 décembre, près de 300 salariés se sont rassemblés devant le site Gemalto de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône. Ils s’opposent au projet de suppression de 288 emplois, proclamant sur leur pancarte « 330 millions de bénéfices ; non aux licenciements boursiers ! » D’autres actions étaient prévues l’après-midi sur les autres sites.

Déjà, lundi 4, les salariés de l’entreprise s’étaient réunis en assemblée générale à Gémenos pour décider de leurs actions face à l’annonce de la suppression de 288 postes.

Ce n’est pas que le groupe soit en danger puisque, premier groupe mondial de la sécurité numérique, il bénéficie du travail de 14 000 salariés dans le monde sur 146 sites, ce qui lui assure un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros. Seulement, après avoir empoché un bénéfice de 453 millions d’euros en 2016, il n’en attend plus que quelque 300 millions pour 2017.

Ce résultat lui permettrait pourtant de passer une période de reconversion entre ses productions actuelles et celles qui sont envisagées pour les années à venir. Après les puces destinées aux cartes bancaires et les cartes SIM pour la téléphonie, Gemalto devrait produire des moyens de paiement sans contact, des passeports à puces, des e-SIM et autres. Mais, pour effectuer cette transition, il prévoit la suppression de 126 postes à La Ciotat, de 60 à Gémenos et de 70 dans son entreprise de Meudon, sur un total de 2 800 emplois en France.

Ces suppressions auraient pour but de faire remonter le cours des actions, de « rétablir les marges » et de « rester compétitif sur ses marchés historiques ». Pour effectuer cette transition, le groupe a déjà supprimé dans le monde 625 emplois, avec la fusion de deux sites en Chine et la fermeture d’un site aux États-Unis.

En France, où la société a bénéficié d’avantages fiscaux comme le CICE, l’opération est facilitée par les lois Macron, qui ne tiennent compte que des résultats de la société française pour juger d’un plan dit de « sauvegarde de l’emploi » et non pas de l’ensemble du groupe international auquel elle appartient. Ainsi, la société Gemalto France aurait quant à elle un déficit de 17 millions d’euros, après avoir transféré les bénéfices au siège situé à Amsterdam et assuré par contre des dépenses en France, telle la redevance payée à une société qui salarie les plus hauts cadres de l’entreprise.

Ainsi, la direction prévoit ces suppressions d’emplois tandis que les actionnaires se sont vu distribuer 20 millions d’euros. Par ailleurs, la valeur du titre grimpait de 33 % le matin du 12 décembre à la Bourse de Paris, car le groupe Atos venait de lancer une offre publique d’achat sur Gemalto au prix de 4,3 milliards d’euros.

Les travailleurs ont donc fait grève et ont manifesté le 12 décembre à l’appel de l’intersyndicale CFE-CGC, USG-Unsa, FO, CGT et CFDT pour le comité central d’entreprise extraordinaire, où la direction devait présenter son plan de licenciements. Ils n’ont pas l’intention de se laisser faire.

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