Leur société

Tempête Zeus : EDF enterre les travaux

La tempête Zeus, qui a frappé la France les 6 et 7 mars, a provoqué beaucoup de dégâts, et notamment, au plus fort de la tempête, des coupures d’électricité pour 600 000 foyers, chiffre ramené ensuite à 260 000. Un mois avant déjà, le 5 février, la tempête Leiv avait entraîné des coupures pour 250 000 foyers.

Les grandes tempêtes, avec des vents dépassant les 100 km par heure et parfois beaucoup plus, se répètent régulièrement : de la catastrophe de Xynthia en février 2010, à la tempête Klaus en janvier 2009, avec 170 000 foyers sans électricité, jusqu’aux tempêtes Lothar et Martin, les 26 et 27 décembre 1999, durant lesquelles plus de trois millions de foyers furent touchés par les coupures de courant. Chaque fois, des arbres ou des branches tombent sur les lignes électriques aériennes, qui sont détériorées. Il faut alors mobiliser des centaines d’agents ERDF pour réparer le réseau. Et, chaque fois, les victimes des coupures protestent et se demandent pourquoi les lignes ne sont pas enterrées.

Enterrer des lignes coûte évidemment beaucoup plus cher que de les installer en aérien. On parle de 100 milliards d’euros qui seraient nécessaires pour enterrer toutes les lignes de France. Aussi EDF et sa filiale exploitant le réseau, ERDF, se contentent-elles d’un service minimum : lorsqu’elles construisent des lignes nouvelles, elles en enterrent environ 80 %. En revanche, pour les lignes anciennes déjà installées, les travaux d’enfouissement vont très, très lentement. Au total, seules 44 % des lignes sont enterrées.

À tout prendre, EDF et ERDF préfèrent encore effectuer des réparations au plus pressé, après chaque tempête dévastatrice, plutôt que d’avoir un plan pour enterrer le réseau. Et tant pis pour les usagers.

Ceux des départements de l’Ouest, et pas seulement, peuvent donc se douter qu’à la prochaine tempête, beaucoup d’entre eux seront à nouveau obligés de s’éclairer à la chandelle.

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