Dans les entreprises

ArcelorMittal : moins d’emplois, plus de profits

Le groupe sidérurgique et minier ArcelorMittal avait annoncé pour 2015 un déficit de 7,9 milliards de dollars, dû à des manœuvres comptables et des dépréciations d’actifs. Sans cela, ses comptes auraient été pratiquement équilibrés à moins 0,3 milliard.

Pour 2016, les résultats annoncés font état d’un bénéfice net de 1,8 milliard de dollars, alors que les ventes du groupe ont reculé de 10,7 %. Comment est-ce possible ? C’est en particulier à cause des suppressions d’emplois, sous divers prétextes, qui représentent la moitié du bénéfice net.

En moins de dix ans, ArcelorMittal a supprimé plus du tiers de ses effectifs. Rien qu’en France, le nombre de salariés a chuté de 26 800 à 17 200 entre 2009 et 2016, alors que la production restait à peu près la même. L’exploitation des travailleurs a augmenté d’autant.

Certes, pour la deux­ième année, ArcelorMittal ne paiera pas de dividende aux actionnaires. Mais avec l’augmentation de capital de 3 milliards de dollars organisée au printemps 2016, elle a donné une possibilité de s’enrichir encore plus vite aux gros actionnaires qui ont souscrit. Alors que les actions ont été vendues à 2,20 euros, bien moins que leur cours de l’époque, elles sont maintenant à 8,24 euros, soit une valeur multipliée par 3,7 en quelques mois !

Bien sûr, ces actionnaires ne toucheront le pactole que s’ils revendent leurs actions à ce cours. Mais cela veut dire que le travail des ouvriers d’ArcelorMittal leur rapporte des fortunes !

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