n°2084 du 11/07/2008

L’éditorial

C'est par la lutte qu'il faudra répondre aux provocations du gouvernement.

Le 30 juin, à France 3, Sarkozy avait déjà montré le mépris dans lequel il tenait les salariés de la chaîne qui avaient osé manifester à son arrivée, en proférant un " Ça va changer " lourd de menaces. Une semaine plus tard, lors du Conseil national de l'UMP, il a fanfaronné en prétendant que " désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit ". La phrase était évidemment destinée à caresser tous ces politiciens réactionnaires dans le sens du poil. Mais elle a par la même occasion suscité des remarques indignées des dirigeants des grandes confédérations syndicales : ils ont beau ne critiquer que sur la manière les mesures prises par le gouvernement contre les droits des travailleurs concernant les retraites et la sécurité sociale ; ils ont beau signer avec le patronat des accords qui sont autant de reculs ; ils ont beau ne rien faire pour préparer la riposte du monde du travail qu'impose la situation, Sarkozy les traite avec la plus parfaite désinvolture.

La direction de la CGT a trouvé que le président de la République " joue avec le feu ", le secrétaire général de FO qu'il avait eu " un mot de trop ", celui de la CFDT qu'il avait " une vision archaïque du syndicalisme ". Quant au président de la CFTC, il estime les propos de Sarkozy " très regrettables et de nature à attiser les conflits, au moment où les syndicats font preuve d'une attitude responsable pour les éviter et développer le dialogue social ". Bref, tous sont unanimes pour donner des conseils au gouvernement sur la meilleure manière de maintenir ce qu'ils appellent la " paix sociale ", ce qui - dans une société où le patronat n'accorde aux travailleurs rien qui ne lui soit imposé - est synonyme de résignation.

n°2084

11/07/2008