Afghanistan : Les crimes de l'impérialisme.09/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2084.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Les crimes de l'impérialisme.

Les attentats à la bombe sont désormais quotidiens à Kaboul. Un des derniers en date, qui a eu lieu lundi devant l'ambassade d'Inde, a causé un vrai carnage, avec 41 morts et plus de 140 blessés. L'affrontement sanglant entre les islamistes, dont font partie les taliban, et le gouvernement d'Hamid Karzaï soutenu à bout de bras par les armées étrangères présentes dans le pays, se déroule désormais au coeur même de la capitale.

En 2001, la coalition militaire internationale menée par les États-Unis renversait le gouvernement honni des taliban. Mais les conditions de vie de la population ne se sont pas améliorées pour autant, bien au contraire. Sept ans après, le pays qui était déjà détruit par des décennies de guerre est encore plus ravagé. La population n'a jamais vu les milliards de dollars promis pour la reconstruction. La misère des populations s'est encore aggravée, maintenues en exil ou obligées de fuir massivement les zones de combat, comme au mois de juin dans la région de Kandahar, où l'armée afghane et les forces de la coalition ont monté une vaste opération de ratissage. Les pauvres en sont réduits à la survie dans les décombres des faubourgs des grandes villes ou en cultivant le pavot à la campagne. La liberté promise aux Afghans, en particulier aux femmes enfermées derrière le voile de la burka, a fait long feu devant les nécessités de la guerre et le choix du gouvernement de s'appuyer sur les seigneurs de guerre traditionnels qui tiennent les vallées de ce pays montagneux.

Ainsi la présence de 70 000 hommes de troupes des forces étrangères n'a en rien amélioré la sécurité des populations. Les attentats suicides, qui touchaient auparavant surtout le sud et l'est du pays, sèment la terreur depuis deux ans même aux abords du palais gouvernemental à Kaboul. Les opérations militaires menées à grande échelle ne parviennent plus, malgré les déclarations fanfaronnes des militaires, à masquer le poids grandissant des taliban dans une grande partie du pays. Au contraire, les bombardements aériens provoquent la mort de civils par centaines chaque mois, même s'ils sont systématiquement niés par les autorités militaires. Le dernier en date a eu lieu le week-end dernier dans la province de Nangarhar. Bien que le porte-parole désigné par la coalition, le sergent Joel Perry, ait annoncé la mort d'entre " 5 et 10 taliban lors d'une frappe aérienne " après que les militaires " se sont assurés qu'il n'y avait pas de civils à proximité ", les protestations des autorités locales et le médecin qui a examiné les victimes ont démontré qu'il s'agissait de femmes et d'enfants rassemblés à l'occasion d'un mariage ! La publicité autour des multiples exactions des armées étrangères a contraint cette fois le gouvernement en place à annoncer l'ouverture d'une enquête. Les pertes du mois de juin ont été les pires pour les soldats de la coalition depuis 2001, avec plus de morts qu'en Irak.

Lors de la conférence internationale sur l'Afghanistan tenue à Paris le 12 juin dernier, Sarkozy avait confirmé l'envoi de troupes françaises supplémentaires sur place, ce qui devrait porter progressivement l'effectif à près de 1 500 hommes. Mais l'augmentation des forces militaires étrangères dans la région ne fait qu'ajouter à l'impasse de sang et de misère dans laquelle les interventions impérialistes, depuis plus d'un siècle, ont plongé cette région du monde.

Hors d'Afghanistan, les troupes françaises !

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