Les hommes qui nous gouvernent ne se donnent pas la peine de chercher des manières originales de faire des cadeaux au patronat. C'est toujours le même moyen, la baisse des « charges sociales », c'est-à-dire des cotisations patronales, qu'ils utilisent. A peine formé, le gouvernement Raffarin a déposé un projet de loi sur les « contrats-jeunes », qui exonère totalement de charges sociales pendant deux ans, puis partiellement la troisième année, les entreprises qui embaucheront des jeunes de 16 à 22 ans non qualifiés. Et François Fillon, le ministre du Travail, vient d'annoncer, dans une interview du 28 juillet, d'importantes baisses des cotisations patronales pour 2003. Le prétexte, ce serait de permettre aux entreprises de compenser le coût d'une uniformisation projetée des différents SMIC... mais Fillon a montré le bout de l'oreille en précisant : « et même un peu plus ».
Fillon prétend qu'en baissant les charges sociales il va « redynamiser l'économie » et « favoriser la croissance ». Ce qui est clair, c'est que c'est une fois de plus un cadeau royal fait au patronat. Car les diminutions de cotisations patronales portent sur des sommes considérables, quinze milliards d'euros par an (c'est-à-dire près de cent milliards de francs) qui, d'après le quotidien Les Échos, pourraient passer à dix-neuf milliards en 2005.