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Leur société
Raffarin gèle certaines hausses... pour mieux faire passer les autres
Jeudi 25 juillet, le Premier ministre Raffarin a annoncé devant la presse le gel des tarifs d'EDF et de La Poste. Des hausses de l'électricité et des timbres-poste étaient pourtant déjà prévues par le ministère des Finances.
Le gouvernement a donc fait un geste en direction de cette « France d'en bas » à laquelle il avait prétendu s'adresser, lors des dernières législatives. Et Raffarin a complaisamment expliqué que, face à « la situation d'un grand nombre de Français exposés à des conditions difficiles de vie, il y aurait eu là un risque d'injustice ».
Mais ce geste est bien limité. Certes, tout le monde est concerné par La Poste et EDF. Mais les hausses maintenues des tarifs de France Télécom, de la SNCF, de la RATP en région parisienne, touchent la presque-totalité des habitants de ce pays. Tout comme la hausse du prix des carburants entraînée par la suppression de la taxe « flottante », qui permettait d'amortir les variations du cours du pétrole brut. Toutes ces hausses, en particulier celle des carburants, représentent des sommes infiniment plus importantes que celle du timbre-poste ou du kilowatt.
Et si le souci de Raffarin était vraiment le « risque d'injustice », comme il le dit, il diminuerait ou supprimerait la TVA, impôt sur la consommation qui frappe d'autant plus fort qu'on gagne moins, au lieu de diminuer l'impôt sur le revenu, qui lui est proportionnel.
Par ce gel de tarifs, le Premier ministre semble désavouer son ministre des Finances. Ce n'est qu'un partage des tâches. Raffarin, responsable en chef de la politique menée, fait mine de se préoccuper des gens modestes. Mer, ministre des Finances, ancien patron d'Arcelor, vice-président du Medef jusqu'en mai dernier, dit franchement que le gouvernement sera aux petits soins pour les patrons et les bourgeois de toute sorte.
Le baron Seillière, président du Medef, a lâché une petite phrase sur les contorsions du gouvernement : « Avant, on avançait dans la mauvaise direction ; maintenant, on recule dans la bonne. » Les travailleurs, eux, constatent que les gouvernants s'attaquent toujours à eux, qu'ils portent une étiquette de gauche ou de droite, qu'ils passent la marche avant ou la marche arrière.