- Accueil
- Lutte ouvrière n°1775
- «Gouvernance sociale» et concentrations économiques
Europe - Session de juillet du Parlement européen
«Gouvernance sociale» et concentrations économiques
Les élues de Lutte Ouvrière sont aussi intervenues sur deux autres rapports. Elles ont voté contre le rapport Gillig présenté comme destiné à « promouvoir les normes fondamentales du travail et améliorer la gouvernance sociale, voire à mieux encadrer la mondialisation ». Dans son intervention, Chantal Cauquil a déclaré : « Mais où est donc votre gouvernance sociale ici même, dans ces pays riches et prétendument civilisés d'Europe ? Elle n'est même pas capable d'assurer à tous le droit élémentaire de pouvoir travailler et de s'assurer un salaire qui permette de vivre correctement ! (...) A plus forte raison, comment pouvez-vous prétendre assurer une gouvernance sociale pour les pays pauvres pillés sans le moindre obstacle de votre part (...) par les mêmes groupes industriels et financiers » qui licencient à tour de bras en Europe ?
« Même le travail des enfants contre lequel vous vous élevez est, vous le savez bien, le fait d'un certain nombre de grands trusts, par sous-traitants interposés, dans leurs usines délocalisées dans des pays pauvres où l'on exploite à mort femmes et enfants pour des salaires de misère. En réalité, vous ne gouvernez pas grand-chose. Ceux qui gouvernent, ce sont ces grands groupes financiers, qui non seulement se moquent de vos recommandations mais sont ceux qui vous donnent des ordres. »
C'est sur la révision du règlement concernant les concentrations économiques qu'Arlette Laguiller a pris la parole. « Le rapport se félicite, a-t-elle dit, du contrôle que les institutions européennes exercent sur les opérations de concentration des entreprises. Cette autosatisfaction est dérisoire car les patrons (...) qui s'engagent dans ces opérations tiennent infiniment plus compte des intérêts des gros actionnaires que de l'opinion du Parlement européen. Et il suffit de faire la longue liste des concentrations qui ont entraîné des suppressions d'emplois, des fermetures d'entreprises, poussant au chômage des milliers de travailleurs et ruinant des régions entières, pour qu'il soit évident que les intérêts des actionnaires sont aux antipodes des intérêts de la majorité laborieuse de la société.
En outre, l'affaire Vivendi, après bien d'autres aux États-Unis, montre comment votre système transforme la production en capital financier, simple objet de spéculations. La Bourse enrichit les riches, en appauvrit certains, mais appauvrit surtout la société. La richesse ne vient pas de la spéculation, mais du travail, et la Bourse ne fait que dilapider et transformer en fausse valeur le produit du travail réel. Nous voterons contre ce rapport, pour signifier notre opposition totale à votre système aussi stupide que socialement injuste. »