Coupures d’eau : multinationales au-dessus des lois03/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2444.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Coupures d’eau : multinationales au-dessus des lois

Vendredi 29 mai, le Conseil constitutionnel a confirmé qu’il est interdit de couper l’eau à des particuliers, même dans le cas d’impayés. Cette mesure élémentaire d’humanité n’est inscrite dans la loi que depuis le 15 avril 2013. Les multinationales comme Veolia, Suez ou le groupe Saur, qui tirent déjà de confortables profits du besoin vital d’eau, n’ont donc pas vraiment de quoi se plaindre ! Veolia et Suez ont d’ailleurs engrangé respectivement 246 et 417 millions d’euros de bénéfices en 2014 et ce – excusez du peu – après avoir payé les généreux salaires de leurs PDG (1,8 et 1,5 million d’euros). Et pourtant ces grands groupes ont tout simplement choisi de s’asseoir sur la loi.

Selon l’association France Libertés, ils continuent à effectuer environ 100 000 coupures par an. Comme chaque usager est contraint de payer 100 euros pour être à nouveau raccordé, ce hold-up rapporte 10 millions annuels aux capitalistes de l’eau. Pour sa défense, le groupe Saur a affirmé que l’interdiction de priver d’eau un être humain contredit « la liberté d’entreprendre et la liberté contractuelle ». En compensation, les députés, pour qui ces principes sont bien entendu sacro-saints, s’orientent vers une loi qui permettrait, sinon de couper l’eau en cas de non-paiement, du moins de réduire son débit dans les robinets. Ainsi, si certains meurent de soif, ce sera petit à petit.

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