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Assistance publique – Hôpitaux de Paris : le mouvement continue
Jeudi 28 mai, comme le jeudi précédent, suite à un appel intersyndical, grévistes ou simples manifestants sont sortis des hôpitaux et ont repris le chemin du siège de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour exiger le retrait complet du projet de réorganisation du temps de travail qui leur ferait notamment perdre des jours de repos RTT.
Dans les services, les pressions hiérarchiques pour limiter la participation s’étaient faites plus fortes que pour le jeudi 21. Beaucoup de cadres et de médecins s’étaient arc-boutés pour ne pas réduire l’activité et avaient multiplié les assignations abusives. Du coup, ceux qui sont partis, parcourant les allées de leur hôpital en cortège, salués au passage par leurs collègues sur le seuil des services, comme à la Pitié-Salpétrière, n’en étaient que plus décidés et heureux de relever la tête, même s’ils étaient un peu moins nombreux. Devant le siège de l’avenue Victoria, ils se sont retrouvés à plusieurs milliers. Plusieurs prises de parole acclamées et les slogans bien repris ont affirmé qu’il ne s’agissait plus d’une journée de grève ponctuelle, mais qu’il faudrait revenir jusqu’à ce que le directeur général Martin Hirsch recule.
Le rassemblement s’est ensuite transformé en longue manifestation jusqu’au ministère, car tous sont bien conscients que derrière Hirsch, c’est Marisol Touraine et le gouvernement qui mènent l’offensive contre les travailleurs hospitaliers. Tout au long, la sympathie des passants et des automobilistes s’exprimait.
D’ici le prochain jeudi de grève programmé par les syndicats de l’AP-HP, le 11 juin, des assemblées générales et des actions locales sont prévues. Un chahut lors de la journée portes ouvertes et du départ de la course de l’AP-HP samedi 30 mai, les lits et matelas descendus dans le hall notamment à l’hôpital Beaujon, cortège allant d’un hôpital à l’autre, les idées sont nombreuses. Au-delà de l’impact symbolique, c’est l’occasion pour les travailleurs hospitaliers d’agir ensemble autour de la conviction que le plan Hirsch n’est ni amendable ni négociable.
En effet, la poursuite du mouvement est portée par le sentiment qu’il faut dire non : non à la perte de RTT mais aussi non aux salaires gelés, non aux sous-effectifs, non à la pression de la charge de travail, non aux horaires et aux roulements bouleversés. Comme le chantent des manifestants de l’hôpital Tenon : « Hirsch, si tu penses qu’on va t’laisser nous dire comment travailler, non, mais quelle débilité, on va s’fâcher ! »
Ce refus collectif, les hospitaliers y prennent goût et c’est positif pour l’avenir.