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Leur société
Procès Bettencourt : à l’innocent les mains pleines
L’affaire Bettencourt, ou du moins un de ses multiples volets, a été jugée jeudi 28 mai : le bouffon de cour qui détroussait une milliardaire sénile ou consentante a pris trois ans de prison. Du notaire au gestionnaire de fortune, d’autres employés sont également condamnés. Un seul s’en tire blanc comme au jour de sa naissance, Éric Woerth, député et maire UMP, ancien ministre de Sarkozy, trésorier de ce dernier lors de la campagne présidentielle de 2007.
Le tribunal a certes relevé que Liliane Bettencourt distribuait des enveloppes remplies de billets pour financer les partis de droite, une tradition familiale, que l’épouse d’Éric Woerth était salariée du gestionnaire de fortune de la milliardaire, que Woerth avait demandé la légion d’honneur pour le patron de sa femme, que les mouvements financiers sur les multiples comptes de la vieille dame, à l’époque de la campagne électorale, étaient hautement suspects. Mais personne n’a parlé. Woerth est donc innocent.
La droite tout entière lui a fait fête et le traite en saint, martyr et crucifié par la meute médiatique. Woerth joue les modestes et se prépare à reprendre une place de premier plan dans le dispositif de Sarkozy.
Pour marquer ce retour, l’ancien ministre a fait paraître mardi 2 juin dans Les Échos une tribune consacrée au droit international des impôts. Il y défend les intérêts des sociétés françaises ayant des succursales dans les pays émergents, un grand nombre de brevets à défendre, un gros budget en recherche et développement. Un peu comme L’Oréal ?
Défendre le grand capital et encaisser les petits pourboires, c’est une vocation chez certains.