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Leur société
La France ne fera pas le minimum
La Commission européenne a demandé mercredi 27 mai aux États de l’Union de prendre en charge sous deux ans 40 000 candidats à l’asile, Syriens et Érythréens arrivés en Grèce et en Italie, et 20 000 réfugiés. Le chiffre fixé pour la France est de 6 752 demandeurs d’asile et 2 375 réfugiés, soit 9 127 réfugiés au total.
Cette fois, la Commission n’a pas parlé de quotas par pays, mais d’une « clé établie en tenant compte de divers critères qui ont fait l’objet d’une pondération ». Les critères étant le nombre d’habitants, le produit intérieur, le taux de chômage, le nombre de demandes d’asile déjà reçues et le nombre de réfugiés déjà accueillis au titre de la protection internationale.
Ces préconisations, qui sont avancées avec l’argument qu’il s’agit là d’une solidarité minimale, semblent avoir été concoctées pour répondre aux levées de boucliers, notamment de la part des dirigants français qui s’étaient fermement prononcés contre le principe de quotas. La Commission européenne parle maintenant seulement d’une « répartition équitable des migrants ayant besoin d’une protection internationale ».
Ces mesures doivent néanmoins encore, pour se voir validées, être approuvées par les États. De plus, selon les mots même de la Commission « chaque État reste libre d’accorder ou non cette protection aux demandeurs d’asile qu’il aura pris en charge au titre de cette solidarité ».
Quand on sait avec quels arguments Valls, Cazeneuve et même Hollande s’étaient prononcés publiquement contre les quotas, reprenant les critiques de la droite, voire du FN, on peut douter de la bonne volonté de l’État français en la matière. Pourtant l’accueil d’un peu plus de 9 000 migrants sur deux ans, ne représenterait même pas la moitié des 20 000 réfugiés accueillis par la France, chaque année, nombre déjà très faible pour un pays qui compte 67 millions d’habitants.
Les préconisations de la Commission sont loin d’être une solution face à l’urgence et au problème dramatique des migrants fuyant les guerres et la misère. Mais le gouvernement français, en affichant son refus catégorique, aura surtout montré son désir de s’aligner sur l’opinion de l’électorat le plus réactionnaire.