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France-Afrique : toute vérité n’est pas bonne à dire
Le 6 mai, la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale a publié le rapport de deux députés, l’un UMP, l’autre PS, sur la politique africaine de la France. Trois semaines plus tôt, Élisabeth Guigou, l’ancienne ministre PS qui préside cette commission, leur avait demandé de revoir leur copie, ce qu’ils ont fait.
Jean-Claude Guibal (UMP) et Philippe Baumel (PS) ont donc corrigé les passages où ils avaient épinglé des régimes amis de la France comme celui de Paul Biya au Cameroun. Ils ont également mis une sourdine à leur critique des interventions militaires françaises en Afrique qui, avaient-ils déclaré, entraînent un surcoût de plus d’un milliard d’euros par an, « ce qui n’est ni soutenable ni efficace » car elles « n’apportent pas d’apaisement durable, encore moins de paix définitive ».
Les deux députés se sont mis au garde-à-vous en déclarant « À aucun moment dans le rapport nous ne condamnons les interventions militaires françaises récentes », ajoutant seulement « on ne peut pas se satisfaire de ces réactions d’urgence ». Un de leurs soucis serait que ces opérations militaires n’ont pas permis d’empêcher un effritement des parts de marché des patrons français en Afrique au profit de concurrents d’autres pays, comme la Chine, qui viennent leur « tailler des croupières sur leurs terres de prédilection, sans égard pour l’ancienneté de leurs positions »…
Les deux députés ont donc su manger leur chapeau et se ranger dans la ligne, Guigou elle-même a fini par le reconnaître en publiant leur rapport.