SNCF : La grève du 5 décembre, et après ?03/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2418.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : La grève du 5 décembre, et après ?

La CGT et Sud-Rail appellent les contrôleurs SNCF à faire grève du 4 décembre au soir au 7 décembre au matin, contre la suppression des contrôleurs à bord des trains. La CGT a également déposé un préavis national pour une grève dite « carrée », c'est-à-dire limitée à la seule journée du 5 décembre.

Les revendications mises en avant concernent les salaires, l'emploi et les conditions de travail des cheminots, domaines où la direction de la SNCF accélère ses attaques.

Après la suppression de 10 000 emplois depuis 2007, il est encore prévu 2 500 suppressions d'emplois d'ici la fin 2014 à la SNCF. Cette hémorragie peut avoir des conséquences dramatiques pour la sécurité des voyageurs. Les experts judiciaires n'ont pas manqué de le souligner à l'occasion du récent procès concernant la catastrophe de Brétigny.

La suppression des contrôleurs à bord des trains, qui laisse le conducteur seul en cas d'incident technique ou d'agression, est inacceptable, tout comme la fermeture des guichets de vente dans les gares. Dans les ateliers de maintenance du matériel, la consigne est de ne faire que l'indispensable. Les impératifs financiers de la direction passent avant le reste.

Concernant les salaires, le président de la SNCF, Pépy, prétend que les cheminots sont trop payés et qu'il faut revoir les éléments des rémunérations. C'est une véritable provocation. Les augmentations de salaire ont été de 0,9 % en 2011, 0,5 % en 2012 et 0,4 % en 2013, alors que pour les mêmes années les hausses des prix ont été de 2,1 %, 1,3 % et 0,8 % selon l'indice Insee. Pour 2014, la SNCF a royalement octroyé 0,5 % en juillet.

Enfin, la réforme ferroviaire prévoit le remplacement de la réglementation SNCF du travail par une convention collective, dont le patronat souhaiterait qu'elle soit proche de celle qui existe dans le secteur ferroviaire du privé. Peu lui importe que cette réglementation ait été le fruit, non seulement des luttes des cheminots depuis un siècle et demi, mais aussi des retours d'expérience suite aux accidents. La soif de profits prépare ainsi d'autres Brétigny.

Seule une lutte des travailleurs du rail, du public comme du privé, peut s'opposer à cette régression programmée. Mais pour cela il faudra autre chose que des journées isolées, sans lien les unes avec les autres. D'ailleurs, l'absence de perspectives de la part des directions syndicales déboussole bien des cheminots et irrite bien des militants.

Comme lors de précédentes journées, plus que les appels sans lendemain des organisations syndicales, c'est un profond mécontentement qui poussera les cheminots à se mettre en grève, et c'est tant mieux. Mais, contre les attaques tous azimuts de la direction, il reste l'urgence d'une contre-offensive, que les journées de grève en ordre dispersé ne préparent pas.

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