Grèce : Quelle sortie de crise ?03/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2418.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Quelle sortie de crise ?

Le 27 novembre une grève générale à l'appel des syndicats du privé (GSEE) et du public (ADEDY) a paralysé les transports en commun, les liaisons aériennes et ferroviaires et une grande partie des autres services publics. Des manifestations ont rassemblé plusieurs milliers de personnes à Athènes, à Thessalonique et dans d'autres villes du pays.

Elles protestaient contre des mesures d'austérité supplémentaires réclamées par la Troïka, c'est-à-dire le FMI, la Banque centrale et la Commission européennes, et que le gouvernement devrait imposer à une population déjà laminée par des années de crise.

En cinq ans, selon les statistiques de l'Organisation internationale du Travail (OIT), un emploi sur quatre a disparu. On compte 25,9 % de chômeurs, dont plus d'un jeune sur deux. Le nombre de Grecs menacés par la pauvreté a doublé : ils sont presque quatre millions sur une population d'un peu plus de 11 millions. Entre 2009 et 2014, les salaires ont baissé en moyenne de 37 %. Les pensions de retraites ont été amputées et 40 000 personnes parties en retraite en septembre 2013 ont été informées qu'elles ne toucheraient pas leur pécule avant mai 2015, et ce n'est pas le premier cas de ce genre.

Les services publics se délabrent, qu'il s'agisse de la santé, des transports ou de l'éducation. Dans le nord du pays, particulièrement touché par la pauvreté, la presse a parlé de situation « tragique » dans les hôpitaux de Thessalonique où « 175 patients attendent un des quarante lits des cliniques cardiologiques », tandis que les familles sont priées « d'acheter des médicaments et d'autres consommables ».

De nouvelles attaques se profilent sur l'âge de départ en retraite, sur l'augmentation du nombre de jours travaillés pour être assuré social et sur ce qui reste du droit du Travail.

Il paraît que la Grèce est officiellement sortie de la récession et des « spécialistes » lui prédisent une croissance de 0,6 % pour 2014. L'OIT parle plus clairement d'une « crise sociale prolongée » et d'un risque de ne retrouver le niveau d'emploi d'avant la crise qu'en 2038.

Une seule chose est sûre : les travailleurs grecs vont avoir encore souvent des raisons de descendre dans la rue.

Partager