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Leur société
Les gros salaires ne connaissent pas la crise
Le cabinet Proxinvest a étudié les salaires des dirigeants des cent vingt plus grosses sociétés cotées à Paris.
Ce calcul prend en compte l'ensemble des rémunérations, non seulement les parts fixe et variable du salaire, mais aussi les bonus, les jetons de présence, les stock-options, les actions gratuites, les plans d'intéressement, les avantages directs ou en nature, voire les cessions d'actifs, et on en oublie sûrement. En moyenne, ces PDG-là gagnent 2,9 millions d'euros par an. Dix-huit d'entre eux ont même empoché en moyenne 4,76 millions d'euros. Ils n'étaient que treize dans ce groupe l'an dernier.
Cinq d'entre eux explosent les plafonds : Arnaud Lagardère (Hachette) avec 16,6 millions d'euros, Bernard Arnault (LVMH) avec 11 millions d'euros, David Jones (Havas) avec 9,9 millions, Carlos Ghosn (Renault) avec 9,7 millions et Christopher Viehbacher (Sanofi) avec 8,6 millions.
Ces rémunérations à couper le souffle ont ému le cabinet Proxinvest, une société de conseil aux actionnaires qui en a pourtant vu d'autres, mais qui estime qu'il y a là une « dérive socialement inacceptable ». D'autant plus que, pour faire grandir la part versée aux actionnaires et aussi leurs propres rémunérations, ces patrons ne cessent d'augmenter la pression sur les salaires et les conditions d'exploitation de leurs salariés.
Ainsi Viehbacher, le plus mal payé - si on peut dire - du groupe des cinq, démis il y a peu de ses fonctions dirigeantes, gagnait 23 000 euros par jour. Et une de ses dernières décisions vis-à-vis de ses salariés avait été de leur proposer 0 % d'augmentation en 2014. Une décision que ses successeurs viennent d'ailleurs de reconduire pour 2015. Dans ce secteur pharmaceutique, qui depuis des années engrange des milliards de profits, la principale préoccupation est la santé des... actionnaires, à qui il s'agit de distribuer au moins la moitié des profits, tandis que ceux qui fabriquent les médicaments sont invités à se serrer la ceinture, quand ils ne sont pas mis à la porte à la faveur d'une restructuration.