Une enquête « Enfance et famille sans logement » a été menée par le Samu social de Paris sur la situation des familles privées de logement en Île-de-France, hébergées en hôtel social, dans des centres d'hébergement d'urgence, de réinsertion sociale ou pour demandeurs d'asile.

Leur situation est dramatique. En dix ans, de 2004 à 2014, leur nombre a explosé, passant de 2 500 à 28 500 personnes. 8 % de ces familles vivent sous le seuil de pauvreté, avec en moyenne un revenu d'à peine plus de 220 euros pour un adulte. La moitié des familles sont monoparentales et un quart sont des familles nombreuses de plus de trois enfants.

Parler d'hôtel pour qualifier leur logement est un bien grand mot. Dans 29 % des cas, il n'y a pas de toilettes ou de douche dans la chambre et près d'un enfant sur deux doit partager le même lit qu'un de ses parents. Deux enfants sur trois et huit familles sur dix ne mangent pas à leur faim. Faute de revenus, 30 % de ces personnes ne voient jamais de médecin. Un enfant sur quatre ne consulte jamais un médecin ou un pédiatre. Sans cesse en train de déménager, ils sont dix fois moins scolarisés que les autres enfants.

Voilà dans quelles conditions des milliers de personnes vivent, ou plutôt survivent, dans un des pays les plus riches du monde.