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General Motors : Des profits qui ont coûté cher aux travailleurs
À peine sorti d'une procédure de faillite, General Motors annonce des profits importants et envisage un juteux retour en Bourse. C'est malheureusement le reflet des licenciements, des fermetures d'usines et des baisses de salaires, sans parler de la détérioration des conditions de travail des ouvriers chez GM ces dernières années, avec la complicité ou plutôt le soutien du gouvernement américain, de Bush à Obama. GM se vante de 1,3 milliard de dollars de bénéfice net avec un chiffre d'affaires de 33,2 milliards au premier trimestre 2010, confirmé au second trimestre par un bénéfice net de 1,5 milliard. Selon Le Figaro du 13 Août, « il s'agit du bénéfice trimestriel le plus élevé depuis 2004, période florissante pour le marché automobile américain. » Mais ce n'est pas en investissant dans la production que GM obtient de tels profits ; c'est grâce à ce que le directeur financier du groupe appelle « une discipline de coûts, (.) des mesures stratégiques comme la restructuration en Europe et l'acquisition d'Americancredit [société financière destinée à vendre à crédit aux plus pauvres]. »
En effet, derrière cet effet d'annonce, les ouvriers payent cher. En 2009, le gouvernement américain a donné 50 milliards de dollars à GM (sous forme de prêts ou d'augmentation de capitaux propres) à condition . que GM diminue ses « coûts salariaux ». Belle manière de faire passer la pilule : c'est le gouvernement qui demande et c'est... pour sauver l'entreprise en faillite ! Les salaires ont été gelés, tous les avantages sociaux supprimés comme la couverture médicale des retraités. Bien plus, GM gèle, depuis juillet 2009, ses versements aux fonds de pensions de retraite gérés par le syndicat UAW. Mais ce n'est pas tout : les acquis qui garantissaient les conditions de travail des ouvriers (l'ancienneté, les temps de pause, les profils de poste, les recours contre l'accélération des cadences, les sanctions, le manque de sécurité) ont été supprimés si bien que l'on peut trouver des amplitudes de travail de 10 heures sur les chaînes, voire 12. Et le pire est à venir, pour les nouveaux embauchés dont le revenu se retrouve diminué de moitié.
Avec le licenciement dans le monde de 30 000 employés cette année, la baisse d'un quart du nombre de sites de production et la vente d'un quart de ses concessionnaires aux États-Unis, après avoir vendu ou supprimé de nombreuses marques, GM est parvenu à baisser les coûts du travail pour le profit des capitalistes. Et comme si ce n'était pas assez, en mai 2010, GM a demandé aux salariés d'Indianapolis d'accepter des baisses de salaire de 50 % et a utilisé à nouveau en juillet le chantage contre les salariés de GM à Strasbourg.
Alors on ne peut pas se réjouir de l'annonce de ces profits. Ce dont on peut se réjouir c'est qu'à Strasbourg une forte minorité de travailleurs aient refusé de céder au chantage et qu'à Indianapolis la majorité des travailleurs se soient prononcés contre les nouveaux sacrifices que la direction veut leur imposer avec la complicité de la direction nationale du syndicat UAW.