Procès pour non-assistance31/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2861.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Procès pour non-assistance

Cinq militaires chargés des secours dans la Manche au large du Pas-de-Calais ont été mis en examen jeudi 25 mai pour non-assistance à personne en danger ayant entraîné la mort de 27 migrants, dont des enfants, qui tentaient de gagner l’Angleterre. Ils ont malgré tout été laissés en liberté.

Ces militaires n’avaient pas tenu compte des appels de détresse des occupants qui avaient demandé à une quinzaine de reprises qu’on leur envoie des secours parce que leur bateau prenait l’eau. Il ne pouvait s’agir de négligence ou d’erreurs de communication, les propos d’une opératrice ayant révélé le cynisme et la cruauté des gens qui, censés avertir les navires de sauvetage, ont au contraire laissé sans état d’âme les migrants se noyer. « Aidez-nous s’il vous plaît, nous sommes dans l’eau, nous sommes en train de mourir », disait l’un d’entre eux qui implorait les secours d’agir. L’opératrice n’avait alors trouvé à dire que ce commentaire à ses collègues : « T’entends pas, tu seras pas sauvé. J’ai les pieds dans l’eau, bah… je t’ai pas demandé de partir. »

On dresse les militaires à réprimer, voire tuer ceux que leurs supérieurs leur désignent comme des ennemis, même et y compris lorsqu’il s’agit de pauvres gens en détresse qui quittent leur pays avec leurs enfants pour tenter de vivre mieux. Les responsables de cette politique devraient être à leurs côtés sur le banc des accusés.

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