Climat : planification des aides au patronat31/05/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/05/P5_Capitaliste_vampire_V2_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C174%2C449%2C426_crop_detail.jpg

Leur société

Climat : planification des aides au patronat

Le 20 mai, dans une interview, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a annoncé le plan gouvernemental pour faire face au scénario « réaliste » d’un réchauffement qui serait d’ici 2100 de 3°C à l’échelle de la planète et de 4°C en France métropolitaine.

Illustration - planification  des aides au patronat

En novembre dernier, le même ministre annonçait pourtant fièrement sur son site : « COP27 : l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C a été préservé », à l’issue de la grand-messe annuelle et numérotée des chefs d’État consacrée au climat. C’est bien l’aveu que ces politiciens ne croient pas une seconde aux objectifs qu’ils affichent, quels qu’ils soient.

De son côté, lundi 22 mai, en présidant un Conseil national de la transition écologique, la Première ministre Élisabeth Borne, entourée de pas moins de dix minis­tres, a mis en scène une prétendue « planification écologique » en vue de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2030. Rien que les dernières années, l’absence de détermination du gouvernement a été si manifeste qu’une institution aussi servile que le Conseil d’État a condamné le 10 mai l’État français pour « inaction climatique ».

Borne n’a présenté pour l’instant aucune mesure concrète. Elle a affirmé que tout le monde fera un effort : « Au total, la moitié de l’effort sera accomplie par les entreprises, notamment les grandes entreprises, un quart par l’État et les collectivités, et le dernier quart par les ménages. » Pour les entreprises, l’effort consistera à tendre la main.

Borne a cité en exemple le fabricant de chaux Lhoist, grand émetteur de CO2, qui vient de signer un contrat de décarbonation avec l’État et l’UE. L’investissement est de 160 millions. Les subventions de l’Union européenne atteignent déjà 125 millions et l’État français doit compléter. En guise de décarbonation, son dirigeant affirme « travailler sur la réutilisation de ce carbone, mais, aujourd’hui, il faut aller vite, et c’est pour cela que nous avons opté pour la séquestration ». Le carbone sera donc stocké en mer du Nord, en legs aux générations futures.

Globalement, Macron a déjà promis 10 milliards d’euros pour la décarbonation de l’industrie, un fromage qui suscite bien des convoitises car aucune entreprise capitaliste, a fortiori les grandes, ne sacrifiera un centime de profit pour l’avenir de la planète.

En revanche, il n’y a aucun doute que l’addition sera présentée aux travailleurs, sous forme d’augmentations du prix de l’énergie, de restrictions de chauffage ou de déplacements, par l’abandon des secteurs publics utiles à la population. Et ce sont encore eux qui font et feront de plus en plus les frais de la catastrophe climatique en marche. Les épisodes de canicule, de sécheresse, d’incendies, conjugués aux inondations meurtrières, frappent déjà les populations les plus pauvres.

La seule planification à la portée d’un gouverne­ment, dans le cadre d’une économie de marché, consiste à subventionner les capitalistes d’une main et à rançonner les travailleurs de l’autre. Agir contre le dérèglement climatique et ses conséquences sur les populations est indispensable et urgent. Mais le préalable nécessaire est d’exproprier la classe capitaliste.

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