Stellantis : le seul climat protégé est celui des affaires10/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2858.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis : le seul climat protégé est celui des affaires

Pour le 1er trimestre 2023, le chiffre d’affaires du groupe automobile Stellantis a augmenté de 14 % par rapport à celui de 2022… qui était déjà un chiffre d’affaires historique. Ce sont les attaques contre les conditions de travail et les salaires qui ont permis ces records

Depuis qu’il est devenu PDG du groupe, Carlos Tavares mène une guerre acharnée contre les travailleurs. Au début, le prétexte était la prétendue mauvaise santé du groupe. Les travailleurs l’ont payée par des milliers de suppressions d’emplois et de licenciements. Désormais, le prétexte s’appelle « transition énergétique ».

Au nom de la protection de l’environnement, les capitalistes du secteur, qui ont imposé des voitures polluantes durant des décennies, expliquent qu’il faut fermer des usines et supprimer des emplois. Stellantis en a supprimé 130 000 depuis 2020, en particulier en Italie, en Slovaquie. Et cela continue partout.

Toujours au nom de la transition énergétique, la direction de Stellantis a trouvé une nouvelle forme d’attaque contre les 43 000 ouvriers de ses usines des États-unis et du Canada. Elle envoie des lettres individuelles à 33 500 travailleurs, uniquement aux plus anciens et donc aux mieux rémunérés pour proposer que certains d’entre eux partent avec une prime. Elle promet dans le même temps de les remplacer… par ceux qui ont été précédemment licenciés, qui pourraient donc revenir mais avec des salaires de débutants. Ainsi le patron augmenterait le pourcentage d’ouvriers très mal payés dans ses usines. Mais il ne cache pas sa volonté de vouloir aussi détruire 3 500 emplois d’ici la fin de l’année. Et rien ne dit que cela s’arrêtera là.

Ce n’est pas parce que la production de voitures électriques demande moins de travail que celle de voitures à moteur thermique, que Stellantis supprime des dizaines de milliers d’emplois. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis des années, les ventes augmentent, de voitures avec moteur thermique et de voitures électriques. C’est tellement vrai que le groupe se permet de vendre des voitures électriques à des prix largement au-dessus de ceux de ses concurrents. Et surtout les profits sont au rendez-vous sans discontinuité pour les actionnaires : 13,3 milliards en 2021, 16,8 milliards en 2022.

En fait, transition énergétique ou pas, les actionnaires comme la famille Peugeot et la famille Agnelli veulent se gaver toujours plus. Pour y arriver, ils veulent moins d’ouvriers avec des salaires toujours plus bas, mais qui travaillent plus et donc rapportent plus de profits. C’est pour cela que les pauses sont réduites. C’est pour cela que les intérimaires et les contrats pro sont épuisés sur des postes intenables. C’est pour cela que les travailleurs handicapés sont licenciés ou poussés vers la sortie. C’est pour cela que leurs camarades de Douvrin, de Trémery, de Borny, de Valenciennes et de Charleville se demandent bien quel sera leur avenir. C’est pour cela que dans toutes les usines Stellantis, quel que soit le pays, les ouvriers triment et se demandent comment ils vont nourrir leurs enfants.

Le blabla autour de la transition énergétique montre que le patron trouve en permanence de nouveaux prétextes pour de nouvelles attaques. Il ne lâche jamais de vue son objectif qui est d’écraser toujours un peu plus ses salariés pour gagner plus sur leur travail. Plus les travailleurs seront conscients de cette réalité, plus ils seront capables de se défendre.

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