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Dans le monde
Sunak prend une claque
Jeudi 4 mai, les électeurs anglais étaient appelés à renouveler 8 000 conseillers municipaux. Concernant sept électeurs britanniques sur dix, ce scrutin avait valeur de thermomètre national et le Parti conservateur du Premier ministre Rishi Sunak a été sévèrement sanctionné : il perd 1 058 sièges, au bénéfice des travaillistes, des libéraux-démocrates et des verts, qui en gagnent respectivement 536, 407 et 241.
Ce résultat confirme grandeur nature l’impopularité d’un gouvernement qui prétend faire de la lutte contre l’inflation sa priorité, mais se refuse à augmenter les salaires dans les secteurs qui dépendent de lui. Selon Sunak, satisfaire les revendications salariales que les travailleurs défendent depuis des mois par la grève entraînerait une spirale inflationniste, mais il laisse le patronat fixer les prix dans l’énergie et la grande distribution, et se garde bien d’encadrer les prix de l’immobilier ! La claque électorale infligée aux tories est donc bien méritée.
Fort de son succès dans les urnes, le Labour Party se voit déjà remporter les prochaines élections législatives, fin 2024. Mais un changement de majorité au parlement ne changera rien pour le monde du travail. Depuis le début de la vague de grèves, il y a presque un an, Keir Starmer, le chef de file travailliste, a interdit à ses députés de se montrer sur les piquets, afin de conforter l’image d’un parti pro-business, responsable vis-à-vis de la bourgeoisie. Les travailleurs n’ont aucun espoir à placer dans les politiciens de son espèce, ni dans le bulletin de vote. Renverser la vapeur, ils ne pourront le faire qu’en élargissant et en approfondissant leurs luttes en cours.