Lumina Services – Rouen : Amazon utilise des patrons voyous04/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/2805.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lumina Services – Rouen : Amazon utilise des patrons voyous

Lundi 2 mai au matin, les salariés de Lumina Services, une entreprise de livraison d’Amazon située à Saint-Étienne-du-Rouvray dans la banlieue rouennaise, ont eu la désagréable surprise de recevoir un message WhatsApp leur indiquant que la patronne mettait fin à l’activité.

Cette patronne n’en est pas à son coup d’essai puisque c’est pour elle la troisième entreprise fermée en quelques années. Lumina services est une caricature de ce qui se fait dans le domaine de la livraison, pourtant déjà peu connu pour le respect des droits des salariés : les journées à rallonge, tant qu’il reste des colis à finir, les heures supplémentaires non payées, les jours de repos non respectés avec l’utilisation de plusieurs badges nominatifs pour dépasser les quotas réglementaires, les accidents du travail non déclarés, les plannings changés au dernier moment, etc.

Lumina Services n’a pas de bureau, pas de camionnettes, elle les loue selon les besoins. En fait, c’est Amazon qui décide de tout, qui distribue le travail, qui fournit les badges et le logiciel de suivi des livraisons, c’est aussi Amazon qui se porte garant pour la location des camionnettes.

Amazon ne peut ignorer le fait que des camionnettes rentrent plusieurs heures après la fin réglementaire du travail, que des livreurs n’ont pas leurs jours de pause, que des camionnettes roulent avec des pneus plats ou avec le rétroviseur qui pendouille.

En fait, depuis le 28 avril, un groupe de neuf salariés de cette entreprise étaient en lutte. Ils avaient été embauchés en octobre, un peu avant le pic des livraisons de fin d’année, en CDI avec la promesse d’un emploi pérenne et d’une aide pour leur régularisation, la majorité d’entre eux ne disposant que de titres de travail italiens.

En février, après qu’ils eurent formé de nouveaux embauchés, la patronne a annoncé oralement leur licenciement, sans entretien préalable, sans lettre de licenciement, sans certificat de travail, sans solde de tout compte… et sans leur payer ce qu’elle leur devait. Depuis le 28 avril, ces travailleurs ont donc organisé un piquet aux abords de l’entrepôt Amazon pour réclamer leur dû et leur régularisation. Lors de la manifestation du 1er mai à Rouen, ils ont manifesté en tête de cortège avec le slogan : « Amazon, notre salaire – Préfecture, nos papiers ».

Lundi 2 mai, Amazon a refusé l’entrée aux salariés de Lumina Services venant prendre leur poste, en leur annonçant ne plus travailler avec cette entreprise. Mais les piquets continuent, rejoints maintenant par ceux qui, à leur tour, ont appris leur licenciement.

C’est bel et bien Amazon le responsable de cette situation et c’est à Amazon d’assurer les emplois et les salaires.

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