Ex-Smart – Hambach : menaces pour l’avenir des 1 600 salariés04/05/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/05/20160331_manif_smart.jpg.420x236_q85_box-0%2C46%2C480%2C317_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ex-Smart – Hambach : menaces pour l’avenir des 1 600 salariés

La presse spécialisée a relayé l’annonce du lancement de la production d’un nouveau véhicule, sur l’ancien site de la Smart à Hambach, en Moselle, dont Mercedes était le propriétaire. Mais cette annonce est en réalité lourde de menace pour les 1 600 travailleurs du site.

Illustration - menaces pour l’avenir des 1 600 salariés

En juillet 2020, Mercedes a brutalement annoncé son désengagement de cette usine de 1 600 salariés, dont 800 sous-traitants, attachés à la production du modèle Smart de Mercedes. Cette usine avait été implantée au début des années 1990 avec les fonds de l’État. L’annonce était d’autant plus scandaleuse que, quelque temps auparavant, Mercedes (groupe Daimler) avait imposé des sacrifices aux salariés, avec l’augmentation du temps de travail non payé, tout en touchant des subventions publiques, en échange du développement d’un nouveau modèle, la Smart électrique, disait ce grand patron.

À ce moment, des ouvriers et techniciens allemands étaient sur le site pour finir les aménagements des chaînes et des centaines de travailleurs de la Smart étaient en déplacement en Allemagne, dans l’usine Mercedes la plus proche, pour se former à leur nouveau travail.

Mais la direction de Mercedes, riche à milliards, parmi les sociétés les plus rentables d’Allemagne, affichait sa volonté de faire de nouvelles économies sur le dos du personnel. La pseudo-vente de l’usine d’Hambach se plaçait dans cette perspective. L’acquéreur était un patron écossais lié au groupe Mercedes, novice dans l’automobile et à la tête du groupe chimique Ineos. Pour achever de se désengager vis-à-vis du personnel, Mercedes a adressé il y a peu un chèque de 11 000 euros aux salariés de la Smart, pour solde de tout compte.

Pour calmer les travailleurs, Mercedes, avec l’appui des élus et du ministre, est allé chercher ce repreneur censé continuer d’assurer une production pendant quelques années. Cependant le modèle mis sur pied, Grenadier, est un véhicule semi-professionnel, énorme, marchant au diesel et devant coûter la modique somme de 100 000 euros avec taxes, censé remplacer la production précédente de milliers de Smart par semaine. Il est certain qu’il ne s’agira pas d’une production de masse, si tant est qu’elle ait un avenir. En fait, l’emploi de centaines de travailleurs est en jeu, si ce n’est celui de tous. Les 1 600 travailleurs de l’ex-Smart devront compter sur leur détermination pour pas être sacrifiés sur l’autel de cette carambouille.

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