Avion de combat : Dassault a les crocs04/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/2805.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Avion de combat : Dassault a les crocs

Dassault et Airbus négocient depuis cinq ans le projet d’un nouvel avion de chasse qui prendrait la place du Rafale et serait financé par plusieurs États européens, dont l’Allemagne et la France. Mais l’avion a du plomb dans l’aile.

La guerre en Ukraine a pourtant fait bondir les budgets d’armement. Et le chancelier Olaf Scholz a annoncé le 24 février un fonds de 100 milliards d’euros pour renforcer et moderniser l’armée allemande. Cela a fait saliver tous les marchands d’armes, Dassault compris.

Dassault pouvait espérer qu’une partie de la somme irait financer le projet de ce nouvel avion de chasse, voire que l’Allemagne lui achèterait des Rafale. Mais ce faux espoir n’a pas duré longtemps. En réalité, Dassault ne pouvait d’ailleurs pas trop y croire. Quelques jours plus tard, le gouvernement allemand a lancé une commande d’une trentaine d’avions de chasse… F35 américains. L’armée américaine, à travers l’OTAN, a en effet mis en place un système qui contraint ses alliés à acheter des F35.

Dans leurs bases militaires d’Europe, les États-Unis stockent leurs bombes nucléaires. Ils demandent à certains membres de l’OTAN d’en assurer le transport, mais en imposant que ce soient des F35 uniquement qui portent les bombes. En clair, pour participer à la mission nucléaire de l’OTAN, les États membres doivent avoir une flotte composée de ces avions. La France et ses Rafale, qui peuvent transporter des bombes nucléaires françaises, ne participent donc pas à la mission nucléaire de l’OTAN. Le système imposé par les États-Unis empêche ainsi Dassault d’avoir accès au marché européen des avions de chasse.

À cela s’ajoute la rivalité commerciale entre Dassault et la filiale d’Airbus qui fabrique les avions Eurofighters et qui est le concurrent allemand du constructeur français. Alors Dassault se lamente et les généraux français aussi. Mais ils savent que, quoi qu’il arrive, l’État français sera là pour les consoler et financer tous leurs projets d’engins de guerre et les profits qui vont avec, payés par la population.

Partager