TER Hauts-de-France : usagers et cheminots font les frais du manque de moyens08/12/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/12/_P14-3_TER_et_feuilles_mortes_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

TER Hauts-de-France : usagers et cheminots font les frais du manque de moyens

Depuis la rentrée de septembre, les problèmes s’accumulent sur les lignes TER des Hauts-de-France, en particulier sur celles desservant la Picardie.

Illustration - usagers et cheminots  font les frais du manque de moyens

Pour des dizaines de milliers d’abonnés travaillant à Paris et venant de Creil, Saint-Quentin ou Amiens, c’est une galère quotidienne.

Des trains sont supprimés ou retardés sans explication ni information. D’autres sont trop courts et obligent les voyageurs à s’entasser et à rester debout pour des parcours qui dépassent parfois 60 minutes, tout en payant des abonnements qui dépassent souvent 200 euros mensuels.

Aux voyageurs excédés s’est ajoutée la colère des cheminots. En grève fin novembre, ceux d’Amiens exigeaient entre autres des embauches, des dotations en matériel qui permettent de ne plus supprimer des trains faute de conducteur ou de convoi en état de marche.

Non sans arrière-pensées politiciennes, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France et encore candidat des primaires de la droite, a annoncé le 1er décembre que la région suspendait ses paiements à la SNCF pour l’exploitation du TER, soit 44 millions d’euros pour le mois, afin de « la faire réagir ».

Côté SNCF, on a bien voulu reconnaître des dysfonctionnements, pour aussitôt les attribuer pêle-mêle aux feuilles mortes qui rendent les rails glissants, aux gros gibiers qui confondent voies ferroviaires et aires de promenade, aux voyageurs étourdis qui oublient des bagages, entraînant l’immobilisation du train jusqu’à l’arrivée des démineurs, sans oublier le Covid, responsable de l’absence de nombreux agents.

Certes, les feuilles tombent en automne, les trains heurtent parfois des sangliers et les cheminots peuvent tomber malades. Toutes choses assez faciles à prévoir, voire à anticiper, à condition d’y mettre des moyens. Et c’est bien là le problème que les grévistes d’Amiens résumaient ainsi dans leur motion : « La direction ment aux usagers quand elle affirme que les difficultés à assurer le service sont liées à l’absentéisme des agents pour maladie ou congés. La vérité, c’est qu’il n’y a pas assez de personnel (…) que le parc matériel est en piteux état et sous-dimensionné et qu’il n’y a pas assez de pièces détachées pour entretenir le matériel.»

Sous la pression, la SNCF a annoncé au début du mois un énième plan d’urgence comprenant le recrutement de 200 agents pour la région, dont 80 conducteurs, tout en s’empressant de dire qu’ils ne seraient pas faciles à trouver. Pour qu’elle revienne sur des décennies d’une politique d’économies et de sous-investissement, nul doute que cheminots et usagers devront continuer à se rappeler à son bon souvenir.

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